19 juillet 2025
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Burkina Faso : Nouvelle zone d’influence des pro-russes ?

Un rapport produit par l’ONG All Eyes On Wagner (AEOW) au début de ce mois de février 2023 fait le point des actions de la sphère pro-russe sur les réseaux sociaux depuis au moins 2022. Selon AEOW, de nombreuses pages facebook ont largement diffusé des messages et des appels de nature pro-russe, pro-Wagner et anti colonialiste au Burkina Faso. Qui sont ces acteurs qui appellent la collaboration avec la Russie et son groupe privé de sécurité Wagner ? Comment procèdent ces pages ?

Le Rapport est intitulé « Burkina Faso sous influence : Une propagande pro-russe orchestrée, insidieuse et persistante » indique d’emblée que le Burkina « subit une pression informationnelle constante et régulière depuis le début de l’année 2022 alors que le pays fait face à des choix souverains déterminants et engageants pour son futur. Pourtant, parler d’influence ou propagande est régulièrement nié par certains commentateurs ou influenceurs politiques qui brandissent l’argument du libre-choix populaire. »

Dans tous les cas, cette pression informationnelle est constatée essentiellement sur les réseaux sociaux notamment des pages Facebook, des informations ensuite relayées dans les groupes WhatsApp et Telegram.

Et derrière ces pages Facebook, AEOW révèle que l’on retrouve des « médias affiliés à Evgeni Prigojine » qui « relaient des narratifs anti-colonialistes, amplifient des manifestations et des messages de soutien à la guerre menée par la Russie en Ukraine ».

Des textes, il en coule à flots sur ces pages ; des images et des vidéos issues de montages, les auteurs de ces informations ne marchandent pas leurs efforts selon AEOW. A ce titre, « des productions vidéo impactantes ont directement ciblé le pays. La plus récente, une vidéo utilisant des images de personnes générées par intelligence artificielle en soutien du gouvernement de Transition burkinabè a été mise en ligne sur Facebook le 23 janvier (pas d’occurrence plus ancienne) par un influenceur politique du Burkina Faso vivant aux Etats-Unis avant qu’il ne la retire. La vidéo est produite en utilisant les services de la société britannique Synthesia. » Fait remarquer le rapport.

Non seulement, les messages font l’affaire de la propagande pro-russe mais aussi, ils s’appuient sur « des préoccupations et vulnérabilités existantes du pays afin de construire des narratifs qui parlent aux populations ciblées : la présence française au Sahel, la lutte contre le terrorisme ou de l’affranchissement avec le passé colonial. Une mise sous influence qui est pensée, planifiée, de long-terme et constante », peut-on lire. La méthode c’est aussi l’utilisation des messages sponsorisés (payant) sur Facebook.

Les pages identifiés dans ce sens par AEOW se retrouvent au Burkina et aussi hors du pays.

Si certaines pages publient elles-mêmes les informations, d’autres sont des administrateurs d’un grand nombre de groupes de discussions « dans lesquels les invitations à manifester peuvent être propagées. »

 L’on enregistre près de 40 pages dont les contenus sont en lien avec les messages pro-russes et « certaines de ces pages repostent des articles sur la situation politique du pays de sites internet qui font partie d’un réseau de médias bien connu pour son affiliation au Groupe Wagner. Et à travers l’Afrique, de nombreux autres médias sont identifiés comme faisant partie du réseau pro-russe sur le continent.

Dans la dernière partie du rapport l’on note que « Sursaut d’Afrique fait partie d’une galaxie de média africains suspendu par Facebook en mai 2021 pour actions coordonnées et inauthentiques en ligne. Derrière ces pages et sites d’actualité, l’ONG Aimons Notre Afrique, une ONG panafricaine, fondée par Harouna Douamba en 2011 en Côte d’Ivoire parmi d’autres comme Coalition Afrique Engagée (CAE) et la Fédération Nationale des Ivoiriens d’Origine Étrangères. D’après un rapport détaillé de Saber Jendoubi, Douamba se fait connaître en Centrafrique au début de l’année 2018 en lançant une campagne numérique anti France sur place. Il rencontre alors le premier ministre Sarandji, puis organise la venue de Kémi Seba en Centrafrique en décembre 2018. »

En conclusion, AEOW déclare que « l’écosystème informationnel burkinabè est manipulé sur les plateformes de réseaux sociaux avec plusieurs campagnes inauthentiques et orchestrées à destination des utilisateurs des réseaux sociaux burkinabés ».

1 COMMENTAIRE

  1. Et alors! Que font RFI, F24 J.A, et autres? Elle-même AEOW, que fait-elle par la production d’un tel rapport!? l’Afrique est le terrain de jeu des puissances et de leurs médias (y compris AEOW) quels qu’ils soient. C’est la seule triste vérité. Que ces joueurs funestes n’en rajoutent pas au cynisme en voulant faire croire par une telle attitude obséquieuse qu’ils veulent « ouvrir nos yeux » .

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