25 avril 2024
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Burkina Faso : «Toutes les tentatives d’atteinte aux libertés individuelles et collectives doivent être combattues avec la dernière énergie» (Me Prosper Farama)

Nous sommes en train de voir comment nous allons assister ceux qui ont été arrêtés par des avocats. Mais la situation est un peu difficile en ce moment car beaucoup d’avocats sont pris dans le cadre du procès Thomas Sankara et de ses compagnons. Et en principe dans deux semaines maximum il doit avoir leur procès s’il y a procès. Donc en partenariat avec le mouvement des droits de l’homme et des peuples, ces détenus seront assistés.

Concernant la lecture proprement dite, l’avocat s’explique. Vous savez dans ce pays est un bon pays parce qu’il y a tellement d’évolution d’étapes allant crescendo dans la prise de conscience aux niveaux politique et citoyenne. Je dis toujours, les gens ne s’imaginent pas d’où on vient. Ils ne savent rien. Au Burkina on écrit très peu pour témoigner l’histoire. C’est comme quand la situation au niveau du procès Thomas Sankara c’est vraiment un livre d’histoire ouvert qu’il faut impérativement lire. Cela permet de comprendre l’histoire réelle de ce pays à l’espace d’un procès. Là vous allez savoir qui est qui, qui fait quoi dans ce pays.

Rappelez-vous sur ces questions d’atteintes aux libertés individuelles et collectives, ce qui fait rappeler mon client Naim Touré. A l’époque, il y a quelques années de cela, il a fait deux ans de prison parce qu’il avait écrit sur les réseaux sociaux qu’il avait de gros problèmes dans la grande muette. Il faisait allusion à des détournements, de mauvaise gestion des troupes au front. Et l’on avait accusé de démoraliser les forces de défenses. Il y a eu des burkinabè qui ont dit que Naim Touré exagère. Des gens ne peuvent pas être au combat et toi tu dis de telles choses. Parce que quand on est en guerre tout le monde doit être avec le président. Et nous avions attiré l’attention des uns et des autres à l’époque en tirant la sonnette d’alarme.

On a dit la question des libertés individuelles et collectives n’est pas une question personnelle s’il vous plait, c’est une question de principes. Lorsqu’un peuple oublie ce principe, tôt ou tard il le paye au prix fort. C’est parce que c’est Naim Touré, qu’il faut poser la question pour savoir. Est-ce que dénoncer une situation fut-elle de la grande muette dans l’intérêt supérieur de la collectivité est-il un droit ou est-ce qu’on doit mettre d’autres intérêts politiques ou des considérations en avant ?

Des militaires dans un pays même dans l’armée de Samory Touré qu’on puisse laisser des militaires au front affamés pendant deux semaines. Ce n’est pas ce que Naim Touré disait. Si on avait écouté les activistes depuis quelques années qui tiraient la sonnette d’alarme, on n’allait vivre cette situation. Aujourd’hui le président semble dire qu’il est déboussolé, qu’il ne comprend rien (évidement il n’a jamais rien compris apparemment) comment fonctionne l’armée. Disons les choses clairement parce que je suis burkinabè. J’ai des frères dans l’armée à l’est.

Quand on parle, c’est parce qu’on est des burkinabè avant tout et on aime notre pays. Ce qui se passe depuis des années, on l’a toujours dit. C’est une incompétence notoire des autorités qui déplacent les problèmes. On a un problème aujourd’hui qui est la mauvaise gestion du pays. La réponse ce sont eux qui se manifestent pour dire nous dénonçons ça. Ce sont eux qu’on arrête et on embastille. Si on était aussi efficace tel qu’on a mis les moyens pour réprimer les manifestants et les enfermer. Et on le faisait pour lutter contre le terrorisme, ces gens n’allaient pas manifester.

Ce qui me donne l’opportunité de faire un appel aux burkinabè que ce pays est le pays de nos ancêtres. C’est notre pays et celui que nous allons léguer à nos enfants. Toutes les tentatives d’atteinte aux libertés individuelles et collectives doivent être combattues avec la dernière énergie. Nous ne devons jamais l’accepter. Si ce pays a évolué pour arriver à un système d’insurrection pour dire plus jamais rien ne sera comme avant ce n’est pas pour accepter qu’on nous ramène encore à des méthodes combattues depuis de nombreuses années.

Quand je regarde l’attitude de ce régime j’ai l’impression pour reprendre la citation du professeur Joseph Ki-Zerbo qu’on a fait un saut dans le feu donc impérativement il nous reste un autre saut à faire. Et j’espère que tout le monde le comprendra.                                                             

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