«On demande de résilier le contrat de Vincent Bolloré ». C’est le maitre-mot de la conférence de presse animée par Nestorine Sangaré et les cheminots de Sitarail, ce 22 février 2022, à Ouagadougou. Une sortie inscrite dans l’agenda de l’exercice du chemin de fer Sitarail, une concession de Vincent Bolloré qui injustement pénalise le Burkina Faso et les cheminots.
«Bolloré est un breton, et Jean-Yves LeDrian qui l’est également défend les intérêts des bretons », a laissé entendre, l’ex-ministre Nestorine Sangaré, qui a demandé à l’Etat « de résilier le contrat de Bolloré qui crée des injustices pour les employés et pour l’Etat ».
Dressant le bilan des activités de Vincent Bolloré au Burkina Faso, à travers le chemin de fer Sitarail et l’exploitation du chemin de fer frontière Burkina-RCI jusqu’à la mine de Tambao, elle estime qu’il est négatif au plan humain et étatique. « J’ai vu les cheminots souffrir, ils ont subi de plein fouets les licenciements et des pressions. Le groupe a été dispersé et chacun est dans son coin en train de lutter. La structure a une approche de diviser les travailleurs. Les cheminots devraient se mobiliser pour qu’on ait plus de résultats. C’est vraiment des acteurs qu’il faut avoir avec soi», a relevé Nestorine Sangaré.
Parlant des gouvernements antérieurs, Nestorine Sangaré a expliqué qu’aucun d’eux ne s’est intéressé à ce problème, dans un élan d’injustice. Sur les négociations, elle a expliqué que le dossier a été défendu par Alpha Barry et Vincent Dabilougou, aboutissant à endormir les consciences. Pour elle, les conditions ne sont pas réunies pour faire profiter le Burkina Faso des retombées.
Parlant du gouvernement Damiba, Nestorine Sangaré a expliqué que le nouveau gouvernement est dans un contexte favorable. Pour elle, Bolloré « sent venir, il sait que le contexte de l’Afrique de l’ouest va le chasser, le contexte politique ne lui est pas favorable ». Le gouvernement actuel ne peut pas faire autrement, nous devrons combattre la France maintenant, c’est de l’intérêt de la France a-t-elle ajouté, avant de préciser qu’ « Un gouvernement qui cherche des ressources, la restauration et la refondation, ce dossier fait peur ; il y a de privés burkinabè qui ont pris des actions ; le fils du président Kaboré travaille dedans à Abidjan. Je me dis que cela a pu gêner sa prise de parole sur la question ; avec le gouvernement Damiba, le peuple doit se mobiliser pour le soutenir. Il faut un peuple pour dire que là, ça suffit », pense Nestorine Sangaré.
« On demande de résilier le contrat de Vincent Bolloré »
Pour faire bouger les lignes, Nestorine Sangaré a ajouté qu’une marche de protestation est prévue sur l’étendue du territoire national pour dénoncer le contrat entre Bolloré et l’Etat Burkinabè, le 03 mars 2022. Mais d’ores et déjà, il est mis en place une disposition pour signer des pétitions, afin de les soumettre au parlement de la transition pour faire cesser le contrat. Il est également prévu une évaluation privée à la banque mondiale, à l’origine de ce contrat, pour faire le bilan de leurs pressions sur les privatisations.
