Au moment où la situation sécuritaire continue d’inquiéter les Burkinabè, L’InfoH24 a tendu son micro au président du groupe parlementaire UPC, Amadou Diemdioda Dicko pour avoir son point de vue. Il a aussi été question de futures actions à mener par les parlementaires pour assurer la sécurité au profit des populations sujettes aux attaques terroristes. C’était, le 18 juin 2021 à Ouagadougou.
L’InfoH24 : Quelle appréciation faites-vous de l’évolution de la situation sécuritaire ?
Amadou Diemdioda Dicko : En fait aujourd’hui, c’est quelque chose qui préoccupe tout le monde, parce qu’il faut remonter beaucoup plus. Ce n’est pas seulement l’attaque de Solhan, c’est parce qu’il y a eu beaucoup plus de morts et c’est parce que aussi, il y a eu des morts sans distinction : des enfants sont morts, des femmes et des vieillards ont perdu la vie sur le site. C’est vraiment dans le désordre, mais il y a eu également d’autres évènements tels que la zone de Markoye où il y a eu des attaques à la frontière entre le Niger et le Burkina et dans la même période à Tin-Akof et ainsi de suite.
Que faut-il faire ?
De mon point de vue, je pense que c’est une crise humanitaire et sécuritaire qui se combine aujourd’hui dans le Sahel où nous, en tant qu’élus, c’est d’aller à des interpellations et apporter une assistance aux victimes et aux déplacés. Et, nous allons voter une loi sur la prorogation de l`état d’urgence. Mais dans l’immédiat, je pense qu’il nous faut un secours d`urgence de l’Etat, les ONG et les gens de bonne volonté pour assister à ces personnes qui sont dans le besoin.
Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Ce qui n’a pas marché, c’est d’abord la question de formation puisque les militaires reçoivent une formation de deux à trois ans, alors que les auxiliaires reçoivent une formation de deux semaines ; je suis même un ancien CDR et j`ai reçu la même formation donc, c’est une formation qui va au-delà de la simple volonté, c’est un engagement, et il faut aussi connaitre les armes.
En plus de la formation, il y a aussi les moyens, parce qu’il faut les accompagner, comme ce sont des volontaires ça veut dire qu’il n’ont pas de salaire, donc il faut les encourager. En plus, il faut reconnaitre que la furie des terroristes, c’est sur les VDP parce que les terroristes sont souvent des enfants des villages qui se sont rebellés donc, ils se connaissent et les VDP sont devenus la cible principale des terroristes. Donc de mon point de vue, des moyens et une formation adéquate doivent être leur apporter pour qu’il soit à la hauteur de la mission qui leur ait été confiée.
Quelle est doit-être la contribution des députés ?
A ce sujet nous allons interpeler le gouvernement puisque nous sommes les représentants, mais le problème aujourd’hui, si ces populations se sont retirées dans les forêts, il s’agit d’abord de sécuriser ces frères parce que même, si on a des vivres comment faire pour avoir accès à ces individus qui sont cachés dans les forêts ? L’accès est devenu un problème donc pour les secourir, il faut ouvrir un corridor pour permettre aux sécurités d’urgence d’avoir accès à ces gens, et il faut s’assurer que la zone n`est pas minée et il faut s`assurer qu’il n’y a pas de piège parce que les terroristes aussi peuvent conduire ces populations à des endroits et les faire crier pour dire qu’elles sont en détresses pour attirer les FDS pour encore créer d`autres massacres.
Donc, de mon point de vue, c’est un problème qui mérite d`abord une enquête pour comprendre le problème et savoir quelle est la meilleure stratégie à mettre en œuvre pour pouvoir avoir accès à cette population, mais il y a quand même une urgence, je le reconnais et je profite de votre micro pour lancer un appel aux ONG et a toutes les bonnes volontés pour secourir vraiment ces personnes qui sont dans la détresse doublement par la terreur, mais également la saison pluvieuse est là et les gens sont sans abris , donc ils sont condamnés à mourir , si on ne leur vient pas au secours surtout avec les enfants donc on peut dire que la situation est vraiment effrayante.
