Namsiguia, village de la commune de Bourzanga, province du Bam, les ressortissants de ce village Namsuigia et villages environnants résidents à Ouagadougou étaient ce jeudi 7 avril 2022 devant la presse pour interpeller les autorités sur la crise sécuritaire dans la zone. A cette rencontre avec les médias, les ressortissants de Namsiguia ont essayé de faire le point de la situation depuis le 10 janvier jusqu’à ce le village tombé le jeudi 17 mars 2022 dans la main des terroristes. Ainsi, des milliers des personnes ont dû quitter nuitamment la localité pour Bourzanga pour sauver leur vie.
Nonobstant les appels aux autorités sur la situation sécuritaire à Namsuigia, rien n’a été entrepris pour contrecarrer les forces du mal qui menaçait le village. Et il a enfin par tomber le jeudi 17 mars 2022, dans le giron des terroristes. Cette situation a entrainé le départ nuitamment de milliers d’habitants pour Bourzanga le chef-lieu de la commune, sans rien prendre, même pas un simple habit de rechange. Seule préoccupation, sauver leur vie. Et depuis, la localité a été livrée aux pillages des terroristes qui n’ont pas manqué de savourer leur victoire.
Dans la marche nocturne à travers la brousse un malade a succombé et beaucoup sont arrivé dans un piteux état. Pourtant Namsiguia constituait un verrou important pour le Bam et pour le Soum. Mais avec le silence des autorités qui semble être de l’abandon, le pont important de jonction entre plusieurs localités de la zone vient de céder. Ce qui expose toute la zone à de multiples conséquences.
La conséquence immédiate est que cela a entrainé une urgence humanitaire avec l’arrivée de milliers de déplacés à Bourzanga déjà débordé et qui manque d’eau de façon criarde du fait de l’assèchement précoce et historique du lac Boucou. La deuxième conséquence, c’est que la chute de Namsiguia a donné plus d’espace aux terroristes qui ne comptent pas en rester là. La pression actuelle sur Bourzanga et sur Kongoussi en est la preuve s’il en fallait encore. Le troisième effet déjà connu de tous c’est que la route nationale n°22 qui traverse la localité en direction de Djibo a vu son blocus se renforcer.
Cela a isolé davantage la capitale du Soum car Namsiguia est un passage obligé alors que ses milliers de maisons abandonnées de part et d’autre de la voie sont aujourd’hui à la merci des terroristes. Sans la reprise et la réinstallation des populations de Namsiguia cet axe d’importance pour le bétail burkinabè ne peut plus être viable. La quatrième conséquence c’est que la vaillante population de Namsiguia a le sentiment d’avoir été abandonnée malgré les multiples sollicitations aux autorités.
Face à l’urgence humanitaire, les ressortissants ont demandé à l’État et à ses partenaires de diligenter une aide pour les populations installées à Bourzanga. Mieux, les ressortissants sollicitent les autorités à ne pas laisser perdurer cette situation et à reconquérir au plus vite Namsiguia pour empêcher les sans foi ni loi de s’y sanctuariser.
Ils demandent à l’État de prendre toutes les mesures appropriées pour arrêter le paillage en cours dans la localité pour sauver le peu qui reste pour les habitants. « Nous sommes prêts à jouer notre partition pour le retour des populations si des mesures sécuritaires idoines sont prises » soutient le président d’honneur de l’association des ressortissants de Namsiguia, Abdoul Karim Sawadogo.
Profitant de cette rencontre avec la presse, les ressortissants de Namsiguia à travers leur le président d’honneur de l’association des ressortissants de Namsiguia, Abdoul Karim Sawadogo a lancé un appel à la mobilisation de tous les burkinabè dans la lutte contre ce phénomène. « Personne ne doit rester insensible à la souffrance des Burkinabè. Si par passivité nous laissons les populations continuer à quitter village après village nous risquons au finish de ne plus avoir notre chère patrie » a déclaré le président d’honneur de l’association des ressortissants de Namsiguia, Abdoul Karim Sawadogo.
Pour rappel, Namsiguia est la deuxième plus grande localité de la commune de Bourzanga, province du Bam. Elle est traversée par la route nationale n°22 reliant Ouagadougou à Djibo et la dernière localité du Bam avant le Soum, située à 20 km de Bourzanga et 36 km de Djibo.