28 mars 2024
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Procès Thomas Sankara et ses compagnons : « J’ai appris que c’est Bossobé Traoré qui nous a trahi », Laurent Ilboudo, garde rapproché de Thomas Sankara

Le 25e témoin était à la barre en cette journée du 06 décembre 2021, dans l’affaire de l’assassinat de Thomas Sankara et ses compagnons, n’est pas des moindres. Puisqu’il fut un garde rapproché de Thomas Sankara, jusqu’au forfait du 15 Octobre 1987. Désarmé par le commando de la 504, il a eu la vie sauve, mais confesse: « j’ai appris que Bossobé Traoré nous avait trahi ».

Sur les 111 témoins appelés à contribuer à la vérité sur l’assassinat de Thomas Sankara et ses compagnons, l’adjudant-chef Major, Laurent Ilboudo, 66 ans, père de famille, militaire à la retraite, était devant le parquet militaire. Il est donc le 25e témoin. Au moment des faits, il était sergent-chef, affecté à la sécurité rapprochée de Thomas Sankara avec ses frères d’armes, mais lui a échappé à la mort, arrêté , il sera enfermé, par le commando. Son récit est glaçant  » Nous faisions la garde chaque 24 heures, et c’était notre tour ce 15 Octobre 1987.

Avec notre aide de camp, nous avions deux groupes et on s’échangeait, on se connaissait tous, parce qu’on venait du CNEC. Notre équipe était composé Idrissa So, Walilaye Ouédraogo, Idrissa Ouédraogo, Alphone Tuina, , Claude Zidwenba et les conducteurs qui sont Der Somda, Abel Koala et Abdoulaye Gouem. Ce jour-là, nous étions avec le président. Je n’avais pas appris qu’il y avait une réunion entre les deux gardes rapprochées de Blaise Compaoré et Thomas Sankara, puisque j’étais au service du président. Je suis allé chez le président, et je l’attendais en jouant avec ses enfants, jusqu’à ce qu’il descende.

Nous sommes allés à la présidence , puis au conseil pour une réunion. Quand sommes arrivés au Conseil, il y a avait une réunion. Je suis allé déposé la mallette et me suis rendu au secrétariat pour saluer mes camarades. Là, j’ai entendu les coups de feu, je me suis précipité au couloir et j’ai vu une 504 de Blaise Compaoré et Yacynthe Kafando, qui m’a mis en joug. Il a dit  » Haut les mains. Il m’a demandé d’enlever mon ceinturon et mon P.A et il m’a désarmé. Il m’a dit de me retourner, puis m’a confié à Arzouma Ouédraogo dit  » OTIS », qui nous a conduit derrière le bâtiment. On nous a couché à plat-ventre. Lorsqu’on était couché, j’entendais les coups de feu s’intensifier. C’était Yacynthe Kafando, Amidou Maiga, Soni Nabié. Je n’ai plus vu ce qu’ils ont fait de l’autre coté, parce que j’étais derrière.

On nous a enfermé et c’est par la suite que j’ai appris la mort du président. Quand on a été libéré, j’ai appris que Bossobé Traoré était au Conseil et qu’il était blessé et était à l’hôpital. On nous appris plus tard, que c’est lui qui nous avait trahi en alertant le commando. On a été sacrifié. Mais depuis un moment, il y avait la tension entre Blaise et Thomas et nous sommes allés dire à Thomas et il nous a dit qu’il ne veut pas qu’on touche un des cheveux de Blaise et que s’il veut le tuer, personne ne peut parer. »

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