18 octobre 2025
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Djibo/région du Sahel : A partir de 16 heures il n’y a plus de vie

Depuis quatre à cinq jours, les Djibolais sont dans le désarroi.  Des appels renouvelés aux autorités et une situation sécuritaire qui s’empire de jour en jour. Cette situation est relatée par un habitant de la ville joint au téléphone par la rédaction de L’InfoH24, ce samedi 12 mars 2022.

« Tous les jours, le  matin comme le soir, la situation devient de plus en plus intenable. C’est très triste. Depuis quatre à cinq jours, à partir de 16 heures, il n’y a plus de vie à Djibo. Hier (NDLR : vendredi 11 mars 2022), les groupes terroristes sont même allés tirer sur les châteaux d’eau en pleine ville. » Tel est le témoignage poignant de cet habitant. Puis, il continue.

« Ils sont venus jusqu’en ville au niveau des services de l’élevage, tirer sur la radio locale LVS. Ils circulent en colonne de 10 à 15 motos. Ils entrent, tirent et repartent. Châteaux d’eau, pompes d’eau autour de Djibo, tout ce qui est infrastructure est  sabotée. »

N’ayant plus de retenues d’eau fonctionnelles, « les Djibolais boivent aujourd’hui l’eau des puits avec tous les risques de maladies. Franchement, on ne comprend plus rien à Djibo. Les Djibolais sont entre désespoir et tristesse. Des  gens continuent de partir sur des charrettes car les assaillants ont sommé de déguerpir. Les populations ont déguerpi des villages tout autour et maintenant, ils sont en train de faire de même avec dans les secteurs de la ville de Djibo comme le secteur n°5. Ce 12 mars, c’est autour d’une partie du secteur n°2 de déguerpir. »

« Depuis une semaine le convoi est Bourzanga bloqué. Il n’y a plus à manger, les fonctionnaires qui sont à Djibo veulent partir. Tout le monde veut partir. A l’hôpital, il n’y a plus de médicaments. Avec le stress provoqué par les tirs chaque matin et soir, beaucoup sont dans un état critique. Les terroristes se baladent en ville comme ils veulent finalement. La population se pose la question de savoir comment elle va faire. Selon un des travailleurs, pour travailler il faut d’abord vivre », dit-il.

« La police et la gendarmerie existent toujours dans la ville mais on ne les sent pas bouger. Nous ne savons plus à quoi s’attendre avec la situation qui continue de s’empirer. C’est triste. Les Djibolais ont espéré mais à présent il n’y a plus d’espoir. Tous les matins et tous les soirs, c’est le même scénario.

« Quand tu te lèves le matin, tu vois le soleil, tu dis Dieu merci. Avant c’était les nuits, on craignait maintenant de jour comme de nuit personne ne mange et ne dort. Plus d’eau potable à boire. C’est l’eau de puits que les gens utilisent et tous les jours ils viennent chasser les gens. Tous les matins, ils viennent tirer et ils repartent. Cette situation est uniquement à Djibo.

Il y a des villages qui sont après Djibo dont les terroristes ont bloqué l’accès à Djibo. On se demande, ce qu’ils feront; sont-ils morts ou vivant, s’interroge notre interlocuteur. Telle est la situation à Djibo.

Le haut-commissaire de Djibo est même parti et la population ne sait plus à qui s’adresser. Malgré les alertes et les écrits, c’est toujours le statu quo.                     

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