L’Association des femmes juristes du Burkina Faso (AFJ/BF) a clôturé ce vendredi 18 mars 2022 à Ouagadougou, sa deuxième session de formation au profit des agents de santé, notamment 30 des Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) sur les Violences Basées sur le Genre (VBG) et la prise en charge des victimes au profit des agents de santé. Cette session de formation de l’AFJ/BF vise à consolider les connaissances des participants sur la prise en charge des violences basées sur le genre. Cette formation initiée par l’Association des femmes juristes du Burkina Faso (AFJ/BF) a bénéficié de l’appui financier et technique de l’ONG Equipop et de l’Agence Française de développement (AFD) avec pour but le bien-être des femmes.
Assurer et améliorer la prise en charge holistique (médicale, juridique, judiciaire et psychologie) des femmes survivantes de violences basées sur le genre dans le cadre des restrictions liées à la pandémie COVID-19. Assurer l’intégration des droits des femmes et filles et la prise en compte des besoins spécifiques des filles et des femmes les plus vulnérables, dans les mesures prises par les décideurs politiques. Tel est l’objectif poursuivi par l’AFJ/BF à travers cette formation de trois jours au profit de 30 agents de Centres de santé et de promotion sociale.
Pour l’association, la crise sanitaire et économique liée à cette pandémie mondiale à creuser davantage les vulnérabilités chez les femmes et les filles. « Cette formation sur les violences basées sur le genre et la prise en charge des filles et femmes devrait permettre d’outiller les agents de santé en tant les premiers acteurs dans la prise en charge de ses cibles » a indiqué le chargé de projet de l’AFJ/BF, Boureime Bilgo.

En effet, leur santé et leur bien-être sont mis à mal par l’interruption des services essentiels en matière de santé sexuelle et reproductive, notamment en ce qui concerne les conseils sur la contraception. De plus, ces violences entrainent des conséquences graves notamment les traumatismes physiques et psychologiques. En tout état de cause, les violences basées sur le genre méritent d’être mises en évidence, mieux cernées afin de proposer des actions efficaces pour réduire le phénomène au Burkina Faso.
Cette situation contextuelle risque de faire reculer les droits des femmes et des filles dans notre pays. Il faut noter que ces derniers dépendent dans une très large mesure des acteurs extra-judiciaires tels que les agents de santé qui interviennent dans la prise en charge des victimes. « Nous avons eu des rudiments de plus à travers cette formation sur les violences basées sur le genre et surtout la prise en charge des victimes. En tant agent de santé, ce sont des cas que nous rencontrons tous les jours et on avait des difficultés. Mais cette formation, on va beaucoup s’améliorer dans cette mission » a souligné la sage-femme, Fatimata Drabo.

C’est dans ce contexte qu’un consortium d’ONG et d’Associations met en œuvre un projet dénommé « Droits et santé des femmes au Burkina : Prévenir et réduire les vulnérabilités en contexte de crise et post-crise Covid19 » qui vise à renforcer l’empouvoirement des femmes et des filles les plus vulnérables en période de crise.
Pour remédier à la situation, l’AFJ/BF a décidé d’outiller certains agents de santé afin qu’ils soient en mesure d’initier et conduire des actions à même de réduire ce phénomène au Burkina Faso. « Nous sommes très ravies d’accompagner l’AFJ/BF dans la mise en œuvre de ce projet. Nous espérons que sur le terrain, les participants vont mettre en pratique les connaissances au profit des victimes » a souhaité la représentante de l’ONG Equipop, Irène Yaméogo.

Durant trois jours d’échanges, les 30 agents des Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) de la ville de Ouagadougou ont été outillés sur des aspects tels que la violence basée sur le genre et les dispositions légales qui répriment les violences faites aux femmes et sur la question de la prise en charge de ces femmes et filles victimes. « Aux participants à cette formation, il faudrait faire la restitution. On ne peut pas former tout le monde. Et si on le fait on devient le seul à prendre en charge cette mission. Ce qui ne permet pas d’assurer la continuité des connaissances pourtant le domaine est très sensible » a déclaré la conseillère à la direction régionale de santé du centre, Toé Mariétou.

Selon l’association, la crise sanitaire et économique liée à la Covid-19 a engendré des difficultés de déplacement et d’accès aux services. Ce qui a creusé davantage les vulnérabilités chez les femmes et les filles. Mais avec cette formation « J’ai la nette conviction que cette formation va vous être profitable dans l’intérêt des femmes victimes de violences basées sur le genre » a conclu la vice-présidente de l’association, Julie Rose Ouédraogo.

En rappel, l’association des femmes juristes du Burkina Faso est une association à caractère scientifique, laïc et apolitique à but non lucratif. Elle a été créée le 14 novembre 1993 par un groupe de femmes juristes. Pour l’association, sa vision est de faire en sorte que les femmes et jeunes filles jouissent pleinement de leurs droits et sans discrimination aucune au Burkina Faso.