1 juillet 2025
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Tribune : Quand on refuse de s’abreuver à la source de son histoire, on passera le temps à boire l’urine des populistes (Emmanuel Gouba)

Ceci est une tribune du journaliste de l’infonature, Emmanuel Gouba sur l’acte de l’activiste franco-béninois Kémi Seba.  

Samedi 14 mai, l’activiste franco-béninois était présent à Ouagadougou pour un meeting pour réclamer « le départ de la France ». Au cours de cette activité, une journaliste de la télévision TV5 a été expulsée de ce meeting qui se tenait à la Maison du Peuple (au Burkina Faso).

Bien que cet acte ne devrait pas être admissible par un Burkinabè, certains ont trouvé le moyen de s’en réjouir. Mais, c’est compréhensible, puisque ceux qui refusent de s’abreuver à la source de leur propre histoire vont boire l’urine d’un populiste croyant que c’est du « vin nouveau ».

Après la vague émotionnelle, Parlons « droit dans les yeux », comme dans la rubrique du grand frère Hyacinthe Sanou. Kemi Seba a-t-il une petite leçon de panafricanisme a donné à un seul Burkinabè ? NON, pas du tout. A-t-il une notion de courage à apprendre à un Burkinabè? Non. A-t-il une astuce de lutte à montrer à un Burkinabè ? NON. Pourquoi ?

Consultons les archives dans l’ordre décroissant. En 2015, alors qu’une transition née d’une insurrection populaire était en cours, des militaires du défunt Régiment de sécurité présidentiel (RSP) ont tenté de prendre le pouvoir par les armes, des civiles sans arme ont contraint ce puissant régiment d’alors à rendre le pouvoir avec l’appui des forces loyalistes. Des morts, il y en a eu, des blessés, il y en a eu.

Bien avant, en 2014, des Burkinabè ont contraint, leur président arrivé au pouvoir par coup de force à rendre le pouvoir après 27 ans de règne. Cette jeunesse a livré sa poitrine aux armes pour être libre. Quel sacrifice ! Quel courage ! Quel niveau conscience ! Quel patriotisme !

Cette soif de liberté et d’indépendance est un leg des aînés et pères. Je vais citer une liste très loin d’être exhaustive, le journaliste Newton Amed Barry, Me Halidou Ouédraogo, le doyen Siriki Dramé. Ces hommes ont jeté leur vie à la face du loup pour un Burkina, plus juste, plus équitable et prospère. Et que dire de Tolé Sagnon.

Ouvrons le carnet nécrologique, Norbert Zongo est mort par soif de justice. Thomas Sankara, lui a payé le prix de son ambition d’un Burkina développé.

Revenons maintenant, à aujourd’hui pour boucler la boucle. Voyez-vous les organisations syndicales de la presse et bien d’autres, voyez les organisations de la société civile, crédibles. Regardez-juste leur courage. En fin, regardez vous-même votre courage ? Est-ce que vous manquez d’audace pour dire ce qui est bien pour vous ? Je ne crois pas.

Au vu de tout ça, dites-moi, en toute honnêteté qu’est-ce qu’un Kemi Seba a à vous apprendre en terme de lutte, contre l’impérialisme ou quoi d’autres.

Mieux, sur les questions de lutte contre l’impérialisme, Kemi Seba doit avoir l’humilité de venir prendre cours au Burkina. Cette lutte ne date pas de notre époque. Depuis, les temps de nos aïeux, le Colomb a toujours fait face à une résistance farouche pour s’imposer au Burkina. Revisitez l’histoire de la pénétration coloniale, aussi la résistance engagée depuis Bona, qui a fait reculer des forces militaires avant d’être matée dans le sang par les Colomb.

Sur le plan individuel, votre Kemi Seba, ne voit pas la poussière de Tollé Sagnon, ni de Me Halidou Ouédraogo. Mieux, il ne voit même pas votre poussière, puisque béninois d’origine, il vit à « Strasbourg et rêve de Moscou » (j’emprunte L’Obs). Et vous ?

Donc qu’est-ce que ce Monsieur Kemi Seba a à apprendre à un Burkinabè ? Courage ? NON, c’est notre second nom. Lutte contre l’impérialisme, c’est le Burkina qui inspire les autres. Liberté d’expression et de presse ? En Afrique nous sommes cinquièmes. A moins que ce soit de la lutte anti-impérialisme à la vulgaire pour ne pas dit con, Kemi Seba, n’a rien à apprendre à un Burkinabè.

ANTIMPERIALISME A LA VULGAIRE, c’est ça peut-être puisqu’il veut chasser un impérialiste pour assoir un autre impérialiste. Bref. C’est un ANITIIMPARIALISME proche du con, puisqu’il est parvenu à nous distraire pendant au moins 72 heures alors que nous avons besoin de concentration pour résoudre nos problèmes. Et lui, il va retourner à Strasbourg trinquer avec ses femmes, et peut-être aller trémousser même en boite, s’il aime la vie. Et nous laisser avec de gros débats pendant que les terroristes continuent de terroriser.

Bref. Un proverbe japonais dit que la pensée d’une fourmi peut toucher le ciel. Certes, mais laisser-moi vous dire qu’une fourmi ne peut pas montrer à un lièvre comment courir.

Votre Kemi Seba a tâché l’image du Burkina en expulsant une journaliste lors d’une manifestation à caractère publique. C’est inadmissible. Et à lui de savoir, que s’il a droit à la parole au Burkina, c’est grâce à la liberté d’expression qui a été fièrement acquise par le sang des Burkinabè.

S’il n’est pas convaincu, qu’il aille organiser un meeting de ce genre chez lui au Bénin. Encore faut-il qu’il ait le courage d’aller dans son propre village natal, je veux dire la terre de ses pères. Ici, tout le monde a droit à la parole et à l’écoute ce n’est pas discutable.

A nos frères qui suivent Kemi Seba, je leur demande humblement de revisiter l’histoire du Burkina, vous comprendrez que Kemi Seba n’a rien à apprendre aux Burkinabè.

Très cordialement !

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