Le président du Niger Mohamed Bazoum dans une interview accordée au journal Jeune Afrique a estimé que « les terroristes sont plus forts que nos armées et des civils ne peuvent pas leur faire face ». Face à ces propos, le porte-parole du gouvernement de transition a fait une sur la télévision nationale pour répondre au président Bazoum. Voici la réaction du ministre Jean Emmanuel Ouédraogo sur la télévision nationale.
«C’est vraiment malheureux dans le contexte qui est le nôtre qu’un chef d’Etat estime que des hordes de terroristes sont plus aguerries.
Contrairement au président nigérien, toute la dynamique de la transition aujourd’hui, toute la dynamique de reconquête de notre territoire est fondée sur notre conviction intime et profonde, que le peuple burkinabè, que nos vaillantes forces de défense et de sécurité, que nos volontaires pour la défense de la patrie, soutenues par le peuple dans son ensemble et sous le leadership du chef de l’Etat, son excellence le capitaine Ibrahim Traoré, ce peuple-là uni va relever le défi.
Nous allons reconquérir notre territoire, nous allons ramener la paix, par nous-mêmes.
Vous n’êtes pas sans savoir que nos armées ont mené à plusieurs reprises des opérations conjointes couronnées de succès et que l’histoire, également nous enseigne que c’est une armée qui a toujours su relever la plupart des défis qui se sont posés à elle et au pays. Le peuple nigérien est un vaillant peuple, c’est le peuple frère du Burkina Faso. Nous pensons que le problème du Niger après cette sortie, ça vient confirmer déjà un certain nombre d’aspects qui le laissaient entrevoir.
Le Niger n’a aucun problème avec son armée parce qu’elle est vaillante, le peuple frère du Niger est un peuple vaillant, le Niger a surtout un problème de leadership. Cette sortie malheureuse vient le confirmer.
C’est d’autant plus déplorable cette sortie du président nigérien qui, en filigrane a la faiblesse de penser que cette guerre nous pouvons la sous-traiter, si je peux le dire ainsi ; ça veut dire quoi ? Confier cette guerre à des armées venues de contrées lointaines et avoir une courte vue en pensant que des soldats vont quitter l’occident et venir se sacrifier de façon désintéressée pour nos pays, pour le destin de nos pays. Mais, visiblement le président nigérien a fait l’option de confier le destin de son pays et le destin de ce combat engagé là à des pays étrangers.
Et cette interview n’avait d’autres objectifs que de faire plaisir justement aux pays d’origine de ces contingents déployés donc au Niger. Et cela se voit bien sûr à travers l’organe auquel cette interview a été accordée. »
Source : Télévision nationale