Dans un communiqué de presse daté du 18 octobre 2022, le collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) a condamné des propos d’un chef coutumier qui promet appeler à l’extermination de certains groupes de la société.
«C’est avec une grande indignation et inquiétude que nous avons suivi l’intervention d’un chef coutumier mossi du Centre nord qui appelle en langue mooré à l’extermination collective de certains burkinabè » dit le CISC.
Selon le collectif, un Burkinabè du nom de monsieur Zidwemba Lassané, chef coutumier mossi de Zomnoogo à Boulsa, enseignant de profession, a organisé une rencontre le dimanche 16 octobre 2022 à la place de la nation au secteur 2 de Kaya au cours de laquelle il a prêché la haine, la violence inouïe et proféré des propos stigmatisants et ethnicistes.
Après visionnage d’une vidéo de 2 minutes 28 secondes, le CISC atteste que l’auteur de la vidéo dit clairement à partir de la 1ère mn 57 secondes ceci : «Nous, chefs coutumiers, on va donner l’ordre à chacun de tuer son peul et son musulman « Wahabia » si l’insécurité persiste».
Docteur Daouda Diallo et ses camarades rappellent que cet appel au massacre collectif de certains Burkinabè n’est pas un cas isolé. Il ajoute que ces derniers temps, d’autres appels haineux au meurtre collectif faisant l’apologie d’un ethnicisme éculé avaient été enregistrés au Burkina. Ils en veulent pour preuve le 16 juin 2022 et le 17 août 2022 où des propos similaires ont été tenus par des individus, disent-ils.
Malgré ses efforts, le CISC estime que des individus continuent d’inquiéter le Burkinabè sincère et soucieux de l’avenir et du vivre ensemble.
Le CISC, condamne avec fermeté ces messages haineux et se dit prêt à dénoncer toute manœuvre qui tentera de diviser et affaiblir les Burkinabè.
Le CISC invite le chef Zidwemba Lassané à s’inspirer du comportement exemplaire et rassembleur de certains chefs coutumiers mossis comme le chef coutumier de Basnéré, de la commune de Rollo, le Ratenga Naaba, de Boulsa et du Dima de Boussouma tous dans le nord du Burkina.
Tout en invitant les autorités de la transition, à s’investir dans les initiatives de dialogue et de sensibilisation des Burkinabès, la coalition appelle à une auto-saisine judiciaire du dossier.
Gérard BEOGO
