1 juin 2025
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Burkina Faso : <>, s’interroge Newton Ahmed Barry

Au moment ou lundi, en 5 heures chrono, le MPSR va faire adopter dans l’ordre et la discipline, préfigurant le nouvel ordre national, sa charte, il y a une question pour laquelle nous refusons de réfléchir, pourtant elle est matricielle et fondamentale. Pourquoi depuis 1958, aucun président du Faso, ne termine son mandat ? Il y a l’exception de Michel KAFANDO, mais tout le monde sait ce que revêt à la vérité cette exception. On pourrait dire aussi que Ouezzin a été emporté par la mort. Tous les autres sont partis de façon violente au son des armes.

La réalité est la suivante ; on prend toujours le pouvoir dans l’enthousiasme et on le perd invariablement par un coup d’état. Nous avons eu 9 présidents, en comptant Ouezzin Coulibaly. Chacun d’eux a suscité à son avènement un réel espoir, parfois, une réelle espérance divine, comme ce fut le cas des colonels en novembre 1980, quand le cardinal Zoungrana a parlé d’un coup d’Etat « bénie » de Dieu. On sait la suite…

Puis il y a eu des avènements véritables attentes populaires, comme le CNR de Thomas Sankara. Donc tous ont suscité un grand espoir et puis, il n’a pas fallu longtemps pour un désenchantement.

Aujourd’hui, Damiba et ses lieutenants colonels, c’est pas méchant de le dire et cela ne renferme l’expression d’aucune animosité, sont acceptés en « vigilance ou en indifférence citoyenne ». Ils promettent refonder totalement la société Burkinabé, sans faire la révolution. La question est évidemment celle-là; qu’est-ce qui garantit qu’ils ne décevront pas avant d’avoir commencé leur œuvre de rédemption ?

Comme on dit, rien de neuf sous le soleil. Ce qui est important pour notre avenir et pour l’avenir des actuels dirigeants, ce n’est pas de « couper plus têtes de ripoux », de monter plus haut la surenchère de la terreur, mais de se demander pourquoi tous ceux qui les ont précédés n’ont pas réussi et ont été pour la quasi totalité défenestrés, malgré l’espoir qu’ils ont suscité à leur début ?

Qu’est-ce que le MPSR et son président Damiba peuvent faire pour s’éviter un sort quasiment écrit d’avance ? Il s’agit nullement de les tétaniser par la peur. A écouter Damiba, il semble avoir intégré la mort dans son action. Le Burkina mérite nos vies incontestablement. Pour la patrie aucun sacrifice n’est de trop. Cependant, rien n’empêche de faire des sacrifices utiles. Faire de sorte d’éviter la malédiction de Sisyphe. Que cette fois la pierre ne retombe pas après que nous l’ayons roulé jusqu’au sommet.

Il me semble donc que la réflexion pour être utile doit porter sur les chances de succès de la « refondation », mais surtout les chances de sa pérennisation. Tels que les choses se présentent, ce qui guette c’est le risque que ce qui a été fait « dans la précipitation », en allant vite, le temps se venge et le détricote à la vitesse à laquelle, elles ont été faites sans le temps et sans les autres.

Deux proverbes sont à considérer pour toute œuvre qui se veut pérenne :

– « le temps se venge toujours de ce qui a été fait sans lui »-

« mieux vaut un pas avec le peuple, que 100 pas sans le peuple ».

Pour terminer :

Djibo est toujours une préoccupation. En cette saison de chaleur, la population massée au centre ville, peine à s’approvisionner en eau. Les installations de l’Onea sont sabotés par les djihadistes et certains puisards empoisonnés. On peut imaginer le drame des milliers de personnes parquées dans ces conditions !

Thiou, dans le Yatenga s’est vidé de sa population. La commune, selon l’Emir de Thiou comptait environ 40 mille habitants. La majorité des villages avait été contraint à la fuite pour trouver refuge au chef-lieu de la commune. Tout ce monde a été contraint de fuir à nouveau. Nombre d’entre-deux sont venus gonfler les effectifs des DPI dans Ouahigouya qui est déjà au bord de l’asphyxie.

Dans un précédent post, en début janvier 2022, nous attirions l’attention sur l’urgence de décongestionner les villes de la ligne de front dont Ouahigouya. Si rien n’est fait, nous allons devant une tragédie humaine et écologique.

Au moins on peut espérer que dès lundi 28 février, les choses aillent vite pour redonner vie au pays.

Allah aide, ceux qui s’aident !

NAB

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