Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a présidé la commémoration de la troisième édition de la Journée nationale de l’arbre (JNA), tenue le 7 août 2021 à Ziniaré dans le Plateau Central. Cette troisième édition dont le thème est « Arbre, identité culturelle et cohésion sociale », s’est voulue une occasion d’invite aux Burkinabè à plus d’engagement dans la lutte contre la désertification. Sa Majesté naba Panantougri de Manéga, Me Frédéric Titinga Pacéré, a été le parrain de ladite journée.
Peu de temps avant le début de la cérémonie officielle, c’est un chef d’Etat en tenue verte d’environnementaliste, accompagné de son premier ministre, du parrain et d’autres membres du gouvernement, qui s’est déporté sur l’aire de reboisement à Boalin, dédiée à la JNA 2021, pour y planter son baobab. Pour le président du Faso, la question n’est pas de planter les arbres mais d’assurer leur entretien et surtout que l’homme ne soit pas responsable ou la cause de leur destruction parce que la nature n’est détruite que par l’homme. Il a insisté sur la nécessité d’entretenir les arbres plantés afin d’assurer leur survie et a invité chaque Burkinabè à planter au moins un arbre, dans sa concession ou son village, pour aider à la lutte contre la désertification et le changement climatique.
Chaque commune du Plateau central prévoit 5 hectares à reboiser dans le cadre de la JNA 2021
Le Plateau central, selon son gouverneur, Fatimata Benon/ Yatassaye, organise régulièrement des campagnes de reboisement, où chaque année en moyenne 600.000 plants, dont 75 % d’espèces pourvoyeuses de produits forestiers non-ligneux pour le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, sont mis en terre. Mieux, poursuit-elle, « la région s’est dotée d’un plan d’action 2021-2024 et il a été demandé aux conseils des collectivités, d’identifier dans chaque commune, au nombre de 20, un site d’au moins 5 hectares, pour les reboisements dans le cadre de la JNA 2021 ». Plusieurs communes ont ainsi répondu à l’appel, explique-t-elle, dont celle de Ziniaré avec le site de Koassanga baptisé “Centre de la diversité biologique de la commune de Ziniaré“. Elle ajoute que pour assurer une grande chance de survie aux plants les présidents des conseils de collectivités, se sont engagés à doter les sites JNA de forages pour permettre de faire face aux problèmes de stress hydriques pendant les périodes critiques. L’objectif à terme, selon elle, est de transformer les sites JNA du Plateau central en des pôles de développement au profit des couches vulnérables de la population par la promotion des jardins potagers et la production de plants de qualité pour les actions de gestion durable des terres.
« Pour la présente JNA, la région du Plateau central compte mettre en terre 500000 plants constitués majoritairement d’espèces locales et utilitaires » a précisé madame le gouverneur. Elle a exprimé sa reconnaissance aux partenaires pour leur accompagnement et invité les populations des communes à se mobiliser pour les reboisements et la mise en œuvre du plan d’action de la JNA au niveau de la région. « Je les exhorte également, à un suivi et un entretien des jeunes plants et ce, en collaboration avec les services techniques du monde rural », insiste-t-elle.
Chaque Burkinabè un arbre par an, pour gagner le combat contre la désertification
Au Burkina Faso, la dégradation continue des massifs forestiers et écosystèmes a été estimée à environ 250.000 hectares en moyenne chaque année, selon le Président du Faso. Les causes étant les effets du changement climatique et les pressions anthropiques exercées sur les ressources naturelles.
C’est pourquoi soutient-il, chaque année, en moyenne 6 millions de plants sur une superficie estimée à 10 000 hectares sont mis en terre. Mais malgré ces efforts, les résultats sont restés peu satisfaisants. En effet, le taux moyen de réussite des plants mis en terre constaté à partir de la 2ème année dépasse rarement 25 %. C’est ce qui a motivé l’institution de la Journée nationale de l’arbre (JNA) le 24 juillet 2018, qui se veut donc un tremplin pour la responsabilisation effective et l’engagement plus écologique et éco-citoyen de l’ensemble des acteurs.
Selon le Président du Faso, les précédentes éditions ont connu un réel engouement au sein de toutes les couches sociales du pays. 6 000 000 de plants ont été mis en terre durant la campagne de reforestation 2020 avec un taux de réussite moyen évalué à 60%. Au cours de la présente campagne de reforestation 2021, il est envisagé la mise en terre d’au moins 10 millions de plants sur l’ensemble du territoire national. Le Chef de l’Etat a donc lancé un appel solennel à toutes les couches sociopolitiques et à toute la communauté nationale à planter et entretenir des arbres. Il insiste sur le fait que chaque burkinabè doit planter chaque année un arbre, ce qui fera un gain de 20 millions d’arbres au moins par an. « C’est à ce prix que nous gagnerons le combat contre la désertification et assurerons aux générations présentes et futures la satisfaction des besoins en biens et services écosystémiques » a-t-il conclu.
Au cours de la cérémonie, une douzaine de personnalités ont été faites Chevaliers de l’ordre du mérite avec agrafe environnement. Des productions journalistiques ont également été récompensées, dont celle de Dimitri Ouédraogo du journal Lefaso.net, de Mahamadi Sebgo de Sidwaya, de Abel Yerbanga de Burkina Info. La région de la Boucle du Mouhoun s’est adjugée le prix du concours du meilleur site régional de la Journée nationale de l’arbre. Au niveau du Plateau Central, la commune de Ziniaré, a été sacrée meilleure commune sur les réalisations et pratiques en matière de préservation des ressources forestières.
