Dans le cadre du procès Thomas Sankara et de ses douze compagnons, des acteurs qui œuvrent pour la protection des droits humains ont effectué le déplacement au Burkina Faso pour être témoins. Parmi ses acteurs, L’infoH24 a tendu son micro au président fondateur du parti politique RIDJA (Rassemblement pour une Initiative de développement avec une Jeunesse Avertie, une organisation politique comorienne, Me Saïd Larifou pour comprendre le but de sa présence à ce procès.
L’infoH24 : Qui est Me Saïd Larifou
Me Saïd Larifou : Je suis avocat inscrit au Barreau de Moroni (Comores) et bientôt à Paris où j’ai demandé mon inscription après ma démission au Barreau de Saint Pierre de la Réunion. Par ailleurs, je suis président fondateur du parti politique RIDJA (Rassemblement pour une Initiative de développement avec une Jeunesse Avertie, une organisation politique comorienne, ancien candidat à l’élection présidentielle, je suis arrivé en deuxième position au deuxième tour. Depuis septembre 2020, je dirige l’organisation panafricaine Waraba Afrique, une organisation qui milite pour une alternance démocratique et un état de droit en Afrique.
L’infoH24 : Dites-nous pourquoi vous êtes présent à Ouagadougou pour ce procès Thomas Sankara ?
Me Saïd Larifou : Notre organisation Panafricaine Waraba Afrique tenait absolument à prendre part, comme observatrice, à ce procès historique pour témoigner sa dimension panafricaine et exprimer notre solidarité au peuple du Burkina Faso. Je voulais voir comment ce procès historique pouvait se tenir en Afrique malgré les obstacles et les péripéties.
La tenue de ce procès est une réponse positive et encourage aux militants engagés dans la lutte contre l’impunité des crimes politiques. Dans un passé récent j’avais assuré la défense de l’État Comorien devant la Grande Cour d’Assises de Paris grande dans la procédure criminelle ouverte contre le mercenaire Bob Denard suite à l’assassinat du Président Ahmed Abdallah et dans une autre procédure ouverte contre le même mercenaire pour coup d’État contre le Président Djohar. Les Comores n’ont jamais ouvert une enquête pour établir les responsabilités décès crimes commis contre l’État Comorien.

L’infoH24 : Quelle organisation panafricaine représentez-vous ?
Me Saïd Larifou : Je représente l’ONG Waraba Afrique et l’ONG Avocats pour l’Afrique qui à l’avenir pourrait se constituer partie civile ou déposer plainte pour les crimes politiques commis partout en Afrique. Nos ONG Panafricaines ont tenu à exprimer leur solidarité aux familles de victimes de cet assassinat. Et à mes confrères de la partie civile je tiens à leur exprimer toute mon admiration pour leur courage et persévérance pour exiger la tenue de ce procès.
L’infoH24 : Comment avez-vous trouvez le déroulement de ce procès ?
Me Saïd Larifou : ce procès est tenu avec professionnalisme, rigueur et une préoccupation permanente pour le Président de le diriger avec équité et recul. Leur courage inspirera d’autres pays à s’inscrire dans cette dynamique de lettres contre l’impunité des crimes et les assassinats politiques.
L’infoH24 : Qu’est-ce que vous attendez de ce procès ?
Me Saïd Larifou : que ce procès soit un exemple pour les autres pays d’Afrique.
L’infoH24 : Pensez-vous qu’avec ce procès la vérité éclatera avec l’absence de Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando ?
Leur absence à leur procès est regrettable et prive au peuple du Burkina Faso et l’Afrique en général empêche vivre pleinement leur histoire immédiate. À l’issue de ce procès historique, il y aura sans doute des questions sans réponse et sans doute des frustrations, sommes légitimes, justifiées par l’absence des personnalités clés et impliquées directement dans ce crime mais il y aura une vérité judiciaire et une leçon pour l’histoire de votre beau pays et pour l’Afrique et c’est l’essentiel.
L’infoH24 : On sait que vous êtes engagés en politique depuis 1997 avec votre parti le Ridja (Rassemblement pour une initiative de développement avec la jeunesse avertie). Quelles sont encore vos perspectives ?
L’objectif immédiat du RIDJA est d’apporter notre contribution dans la résistance des forces de l’opposition pour un état de droit et la démocratie Aux Comores. Aux prochaines échéances électorales, le Ridja prendra sa part de responsabilité et aura des candidats.
L’infoH24 : Des coups d’État toujours en Afrique, quelle lecture faites-vous de cette situation ?
Les coups d’État en Afrique sont la réponse des peuples d’Afrique contre la mauvaise gouvernance et la répression des régimes autoritaires soutenus par des grandes distances.
L’infoH24 : En 2022, comment l’Afrique voyez-vous l’Afrique ? Le vent de changement de paradigme a-t-il sonné ?
Les bouleversements et les crises en cours sont une opportunité pour tout chambouler et réfléchir sur des nouveaux schémas nécessaires pour relever les défis colossaux et immédiats auxquels notre génération est confrontée. Notre continent a les moyens et les ressources humaines nécessaires pour relever ces défis.