Union africaine : La politique de deux poids deux mesures

Après la mort du maréchal Idris Deby Itno, l’Union africaine (UA) s’est contentée de présenter ses condoléances à la famille du défunt président et au peuple tchadien, sans condamner la prise du pouvoir par le Conseil militaire de la transition (CMT), avec à sa tête Mahamat Idriss Déby, l’un des fils du Maréchal. Cette situation suscite beaucoup de questions.

Ce Général peu connu et sans expérience politique concentre tous les pouvoirs à la tête d’un Conseil militaire de transition (CMT) de 15 généraux parmi les plus fidèles à son père. L’opposition a dénoncé un « coup d’Etat institutionnel » et exige la création d’un nouvel organe de transition dirigé par des civils. de son côté, l’Union africaine (UA) n’a pas condamné cette prise du pouvoir par le Conseil militaire de la transition comme elle l’avait fait dans d’autre pays? Comment expliquer ce manque de fermeté de l’UA ?

L’Union Africaine ©DR

Pourquoi un tel silence coupable de l’Union Africaine avec ses chefs d’Etat complices? Soit, l’Afrique opte pour la démocratie, soit elle opte pour la monarchie.

Cette prise de pouvoir du CMT, contraire aux règles de l’Union africaine, a « divisé » le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, « certains observateurs pensent qu’il fallait tout de suite appliquer les protocoles (et sanctionner le Tchad), d’autres par contre estiment qu’il fallait donner un peu plus de temps, car la situation ne concerne pas seulement le Tchad ».

Lire aussi : Tchad : Le général Mahamat Idris Déby Itno dirige le conseil militaire

L’Union africaine (UA) a-t-elle envoyé une mission au Tchad pour déterminer si l’organisation prendra ou non des sanctions contre le pays  en raison de l’évolution de la situation politique depuis la mort du président, Idriss Deby Itno ?

Pourtant au Mali,  l’Union africaine n’avait pas tardé à sanctionner le Mali, au lendemain du coup d’Etat qui a renversé le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta par la junte militaire, et ce, malgré des promesses de retour rapide du pouvoir aux civils. C’est ambivalence laisse à désirer.

Le Conseil de l’Union africaine a décidé de l’envoi d’une mission au Tchad pour « récolter le plus d’informations de terrain » afin qu’il puisse ensuite « prendre une décision ».

Force est de constater que finalement, pour le Tchad, le ton est différent. Partenaire et alliée historique, la France a salué la formation par la junte d’un « gouvernement de transition dirigé par un Premier ministre civil » et « incluant plusieurs membres de l’opposition ». 

Paris rappelle, dans la foulée, « son attachement à la stabilité et à l’intégrité territoriale du pays ». L’attitude de l’Union Africaine sur la  situation du Tchad laisse voir que les sanctions sont prises à la tête du client.

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat ©DR

Cette posture semble arrimée à celle de la France qui a pratiquement validé le coup de force et affirmé son soutien a un conseil militaire et son président, même si elle prétend rejeter un plan de succession monarchique au prétexte qu’un gouvernement civil ouvert à des opposants a été mis en place. La France persiste en garante de l’intégrité territoriale du Tchad à laquelle elle tient tant, au point de soutenir le coup de force. Mieux, la France a réitéré « l’importance que la transition soit d’une durée limitée et se déroule dans des conditions pacifiques » pour « permettre le retour rapide à des institutions démocratiquement élues », en exprimant son « soutien aux initiatives de l’Union africaine visant à accompagner le Tchad à cette fin ».

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Abonnez-vous pour ne manquer aucun de nos nouveaux articles!

NEWSLETTER

Quitter la version mobile