ce samedi 2 avril 2022, se tient l’assemblée générale constitutive du parti panafricain pour le salut (PPS). Le PPS qui se veut être un parti pour la réconciliation, la sécurité et le développement, est composé en grande majorité des démissionnaires du MPP avec Abdoulaye Mossé comme leader. pour la circonstance, le président du nouveau parti à livrer son un message aux militants. Lisez!
Distingués Invités,
Mesdames et messieurs,
Chers Camarades,
Chers amis et Sympathisants,
Je voudrais avant tout propos vous demander
humblement de marquer une minute de silence en
mémoire de tous ceux qui sont tombés pour notre
liberté.
Je salue votre présence parmi nous en ce jour
mémorable.
Ma gratitude, mes pensées et mes excuses vont en ces
instants, d’abord à tous ceux qui par leur engagement et
leurs sacrifices, ont rendu possible ce projet.
Elles vont ensuite à vous tous ici présents, qui avez pris
sur votre temps cette journée, pour être des nôtres et
marquer cet événement.
Ma gratitude et mes pensées vont enfin à tous ceux, très
nombreux, qui n’ont pu accéder à cette salle pour
diverses raisons. Je leur adresse mon salut fraternel et
militant.
Après l’expression de ma gratitude, je voudrais dire
l’immense bonheur qui est le mien, au moment de porter
sur les fonts baptismaux, notre mouvement commun.
Les événements récents dans notre pays viennent
marquer à nouveau, une rupture de confiance entre le
peuple et la classe politique nationale. C’est donc l’échec
de nous tous dont il est question et nous y prenons notre
part en assumant la pleine responsabilité qui est la nôtre.
C’est à un examen de conscience que nous sommes
appelés.
Chers amis, chers camarades, mesdames et
messieurs,
Tout porte à croire que la conduite des affaires de l’état
telle que implémentée par la majorité sortante, n’a pas
rassurée les burkinabé assaillis par tant d’épreuves. Il est
donc à retenir de l’analyse, que le système était à bout de
souffle quant aux réponses à apporter aux différentes
préoccupations. Nous demeurons convaincus que le
salut de notre peuple réside dans le sacrifice,
l’organisation, le travail et la discipline.
Toutefois, il repose d’abord sur le courage et la vaillance
de ses fils et filles à qui je souhaite rendre ici un hommage
appuyé.
Nous devons travailler à consolider l’action et à honorer
les hommes et femmes qui ont posé les fondements de
notre nation. Cela passe évidemment par une lutte
implacable contre les forces du mal qui nous imposent
leur sale guerre mais aussi par une réconciliation sincère
des fils et filles du Faso.
C’est ce noble chemin qui est humblement emprunté par
mes camarades et moi. C’est pourquoi vous voyez dans
cette salle, des insurgés de 2014, des leaders de partis
politiques amis et rivaux et des partisans de l’ex majorité
main dans la main pour un élan nouveau.
Hier, ayant des points de vue divergents, nous pensons
aujourd’hui que l’intérêt du pays est plus important que
nos intérêts partisans. Nous avons ensemble constaté
que ce qui nous divise est moindre par rapport à ce qui
nous unit, ce qui nous rassemble.
Distingués invités, mesdames et messieurs,
Notre initiative est le tombeau de la haine contre Maurice
YAMEOGO, le tombeau de haine contre Sangoulé
LAMIZANA, Saye ZERBO, Jean Baptiste OUEDRAOGO,
Thomas SANKARA, Blaise COMPAORE, Yacouba Isaac
ZIDA, Michel KAFANDO, le tombeau de haine contre
Roch Marc Christian KABORE.
C’est donc le lieu pour moi d’appeler à un désarmement
des cœurs, de solliciter l’indulgence des autorités
actuelles pour un élargissement de tous ceux qui ont été
privés de leur liberté à la faveur des événements récents
qu’a connu notre pays.
Distingués invités, mesdames et messieurs chers
militants et camarades
L’acte que nous nous apprêtons à poser, a été rendu
possible grâce à l’engagement de tous, malgré les
quolibets et les injures de nos contempteurs, donneurs de
leçons d’un autre temps, parés de leurs habits de
justiciers, ils ont déjà sorti le sabre, pour nous mettre sous
le coup de leur fatwa politique.
Du reste, nous ne nous faisions aucune illusion sur
l’adversité que cela susciterait, mais notre détermination
est ferme et entière, elle est nourrie par la sève de la
détresse de notre peuple et l’espérance que nous impose
le ditanyé, notre hymne national.
Ces justiciers des temps modernes, prompts à la critique
facile et incapables de s’engager pour proposer au peuple
leur vision, ignorent tout de la politique et de ses
exigences.
En dernière analyse, nous sommes tous, individuellement
et collectivement comptables des acquis et des
insuffisances de la gouvernance de notre pays.
Les uns par actions et les autres par inactions, au sein
des majorités et des oppositions qui ont animé la vie
politique ces dernières années au Burkina.
Distingués invités, mesdames et messieurs chers
militants et camarades
Si nous voulons faire bouger les lignes, faire changer les
choses, il ne nous reste que la politique telle que définie
par Mario VARGAS, un passage obligé pour changer la
société.
Face au fixisme, il est temps d’opérer de profonds
ajustements, la politique c’est avant tout une question de
contradictions. Elle est l’art de rendre possible ce qui est
nécessaire selon Jacques CHIRAC.
ARISTOTE quant à lui disait d’ailleurs de la politique,
qu’elle a pour fin, non pas la connaissance mais l’action,
et nous sommes dans l’action.
Nous avons pris nos responsabilités pour ne pas suivre le
courant, mais pour être de ceux qui fixent et indiquent le
cap.
Victor HUGO lui, disait que c’est faire mauvais éloge à un
homme politique, que de lui dire que son opinion n’a pas
changé depuis longtemps. C’est comme louer une eau
qui ne coule pas, un arbre qui est mort. C’est préférer
l’huître à l’aigle. Voyez-vous, nous préférons être des aigles
plutôt que des huîtres en politique.
Distingués invités, mesdames et messieurs, chers
militants et camarades
Je l’ai dit à maintes reprises et je voudrais le répéter ici,
notre acte est l’aboutissement d’un processus entamé
notre entrée en politique. Cela s’est exacerbé au sortir du
dernier congrès de notre ancien parti pour ceux qui sont
issus de cette formation et de l’analyse des résultats des
dernières consultations électorales pour nos camarades
venant des autres partis. Cela procède de la dynamique
même au sein d’un parti politique soumis aux
contingences du moment, aux frustrations diverses et au
choc des ambitions.
On nous fait à longueur de journée, un procès en loyauté
et en reconnaissance mais je voudrais dire que le
moment venu, le Président Roch Marc Christian KABORE
saura reconnaître ses véritables amis et l’histoire nous
l’enseignera.
Dès lors qu’il s’agit de notre participation à la construction
du Faso et de l’Afrique, rien d’autres ne serait plus
important. Les enjeux majeurs ici étant, l’existence de
notre pays en tant que communauté intelligemment
organisée, pratiquant le vivre ensemble, l’avenir de nos
jeunes et femmes, le développement harmonieux du
Burkina Faso et le positionnement de notre chère Afrique
sur l’échiquier mondial.
Distingués invités, mesdames et messieurs chers
militants et camarades
Dans un environnement en perpétuelle mutation, un
monde soumis au diktat des plus grands, nous avons la
conviction qu’il n’y a point de salut pour nous si ce n’est
dans l’union des Africains. D’où l’affirmation de notre
attachement au panafricanisme. L’acte que nous nous
apprêtons à poser disais-je, n’est pas simplement un acte
politique, il demeure quelque chose de plus profond que
ça. C’est aller à la rencontre du sentiment et de l’âme de
nos compatriotes exprimés de diverses manières au
cours de ces dernières années. Le Burkina Faso, notre
chère patrie est à la croisée des chemins et c’est peu de
le dire.
Je voudrais qu’ensemble, nous mesurons la profondeur
du drame que vit notre peuple aujourd’hui, mettant à rude
épreuve sa résilience et notre vivre ensemble. Le goût
d’inachevé qu’a laissé l’insurrection populaire de 2014 et
la transition qui s’en est suivie et l’immense espoir plus ou
moins déçu par la majorité sortante, nous interpellent
individuellement et collectivement. Les multiples
convulsions socio politiques et sécuritaires qui traversent
notre pays, nous imposent de nous déterminer
clairement, de nous placer résolument du côté du peuple.
Ce qui suppose, un haut les cœurs, une révolution des
consciences, le refus de courber l’échine et l’impérieux
devoir de proposer autre chose à nos compatriotes, que
ce que nous avons déjà vu.
Nous donner les outils de bâtir notre chère patrie et
laisser à nos enfants et petits-enfants, le meilleur Burkina
Faso qui soit, telle est la seule lutte qui vaille la peine
d’être menée. C’est de cela dont il s’agit !
C’est ce constat, qui a conduit, un groupe de patriotes, de
camarades, d’élus, d’intellectuels et d’amis issus
d’Horizons divers et de plusieurs formations politiques, à
se mettre ensemble, au-delà de tout ce qui peut nous
opposer, pour proposer une nouvelle offre politique aux
burkinabé.
Camarades, chers Amis, Distingués Invités, le PPS est
né dans le soucis d’aider à la construction d’une
démocratie politique, sociale, économique et culturelle
capable de procurer aux africains, une indépendance
véritable et assumée et leur assurer un développement
harmonieux.
Notre parti entend prendre une part entière dans la
résolution des crises actuelles et futures. Il entend jouer
sa partition pour l’avènement d’un Burkina Faso de paix,
de progrès et de prospérité. D’obédience sociale démocrate, le PPS milite pour un Burkina Faso plus juste,
plus prospère et pour une Afrique unie en phase avec les
exigences du moment.
Cadre de rassemblement de tous les démocrates,
patriotes et progressistes ayant en partage les valeurs de
paix et de solidarité, le PPS lance un appel aux africains
en lutte pour une indépendance véritable et un
développement prospère, aux panafricanistes des villes
et des campagnes, de la diaspora pour une prise en main
de notre destin commun.
Distingués invités, mesdames et messieurs chers
militants et camarades
Le Parti Panafricaniste pour le Salut est venu pour
qu’ensemble, nous osons. Oser ! Ce mot à lui seul
renferme toute la détermination qui est la nôtre.
Oser oui, mais surtout Oser ensemble pour faire de la
politique contemporaine autrement afin qu’elle ne soit
pas, comme le disait Albert CAMUS, une machine à
désespérer les hommes.
Aller au-delà des étiquettes et des clichés, ratisser large
pour rassembler les burkinabé et les mettre au service du
Faso et de l’Afrique tel est notre credo. Notre conviction
est que si nous ne changeons pas la manière qui est la
nôtre, de faire de la politique dans notre pays, nous
n’aurons aucune chance d’opérer cette rencontre avec le
peuple, de répondre à ses profondes aspirations.
Voyez-vous, on a longuement vendu aux burkinabé
l’ivresse de l’affrontement, de la confrontation. Ce fut
d’ailleurs le fonds de commerce de certains hommes
politiques de ce pays.
On nous a vendu l’ivresse de la caricature de l’autre, de
la diabolisation de l’adversaire politique, nous au PPS,
nous ne nous inscrivons pas sur ce registre. Nous disons
stop, halte, assez. Arrêtons d’opposer les burkinabé pour
leur vendre des illusions. C’est pourquoi, nous entendons
travailler avec la jeunesse burkinabé et africaine
consciente, avec les patriotes sincères et les partis ayant
la même vision que nous, pour l’avènement d’une Afrique
unie, seule gage d’un avenir radieux pour nos populations
qui n’ont que trop souffert.
Conscients que nous n’avons qu’un seul Burkina, nous
avons le devoir de réussir.
La gouvernance du monde comme nous l’enseigne si
bien la crise qui se déroule en Ukraine, doit désormais
reposer sur la culture et la promotion de valeurs que nous
avons en partage, des valeurs fondées sur la bonne
gouvernance politique, économique, culturelle et
environnementale avec pour objectif, l’élimination de la
pauvreté source de tous les problèmes, la promotion de
l’emploi décent, la garantie et la promotion des droits et
libertés fondamentales et la promotion du développement
durable.
Le diagnostic est établi depuis longtemps et les remèdes
proposés par nos illustres devanciers sont d’une
pertinence de haut niveau. A nous d’agir maintenant.
Au cœur des instabilités socio politiques dans la majorité
de nos pays, figure en bonne place la mal gouvernance,
la fragilité de nos économies, le sous-développement, le
chômage des jeunes et des femmes, la crise identitaire et
l’insécurité.
Face à cette pléiade de défis, la volonté des peuples
africains à s’approprier les mécanismes légaux de
dévolution des pouvoirs est farouche.
Comme vous le constatez avec moi, les défis sont
énormes et nulle place pour l’attentisme. Nous devons
impérativement réussir. Nous avons ce devoir car nous
sommes les héritiers et héritières des mogo nanamssé,
du noumbado de fada, de l’émir du liptako, de Guimbi
Ouattara, de Tiéfo Amoro, de Babato le guerrier
gourounsi, de Fadoua HEMA de Banfora, de Nazi BONI,
de Philippe Zinda KABORE, de Daniel Ouezzin
COULIBALY, de Sangoulé LAMIZANA et j’en oublie
certainement. Nous sommes surtout les héritiers de
Thomas SANKARA l’emblématique et le charismatique
capitaine président du Faso, panafricaniste convaincu.
Distingués invités, mesdames et messieurs chers
militants et camarades.
Nous sommes aussi, les héritiers de ces dignes fils de
l’Afrique qui se sont opposés à toute forme d’oppression
au prix du sacrifice suprême. Eux qui se sont dignement
élevés contre la perfidie, la prédation, la spoliation, le vol
et l’indécence. Je pense fortement en ces instants, à
Patrice Eméry LUMUMBA, à Modibo KEITA, à Um
NYOBÉ, à Julius NIERERE à Kwamé NKRUMAH, à
Nelson MANDELA, le grand Madiba. Je pense
évidemment au capitaine courage j’ai nommé Thomas
Isidore Noël SANKARA.
Ils doivent être un phare pour nous. Notre engagement
politique doit être une perpétuation de leur combat, afin
que leur mort ne soit pas vaine. J’associe à cet hommage,
tous ceux qui sont tombés sur le champ d’honneur
défendant le Faso, la terre de leurs ancêtres.
Ce sont ces éléments des forces de défense et de
sécurité, ce sont aussi ces volontaires pour la défense de
la patrie, ce sont surtout ces anonymes tombés quelque
part, j’associe à cet hommage les familles burkinabé
endeuillées, meurtries par la perte d’êtres chers.
Le tribut à payer est très élevé, ainsi, demandons-nous
au président DAMIBA de mettre tout en œuvre afin que la
paix revienne au Faso. Nous ne devons faire l’économie
d’aucune alternative, fusse-t-elle celle de la négociation
avec ceux qui nous endeuillent.
Distingués invités, mesdames et messieurs chers
militants et camarades
Habitants d’un pays de traditions de grandes luttes, les
burkinabé ont une conscience politique aiguisée qui leur
permettra le moment venu, de faire le choix de l’avenir.
Tirant leçon de notre riche histoire politique, nous
comptons mobiliser au-delà des chapelles politiques et
idéologiques pour ne mettre en avant que l’intérêt
supérieur de notre pays engagé sur le difficile chemin de
a réconciliation. C’est pourquoi, nous comptons nous
investir pleinement dans le processus de réconciliation
nationale en cours. Très bientôt, nous organiserons des
conventions régionales consacrées à ce sujet.
Les chantiers à venir sont multiples mais dans l’immédiat,
au lieu de nous laisser distraire, nous allons nous atteler
à l’implantation de notre jeune parti dans les contrées de
notre pays où cela est possible, car c’est de la qualité de
ce maillage territorial, que dépendront nos futures
victoires sur le terrain.
Je ne saurai terminer mon propos sans souhaiter Bonne
chance à Iron Bibi notre compatriote qui défend ce jour
son titre à Londres. Vivement qu’il remporte son 4ème
titre mondial.
Dieu et les mânes de nos ancêtres bénissent le Burkina
Faso et l’Afrique !
Vive le PPS, Je vous remercie.