Déjà la guerre n’a pas fait long feu en Ukraine que des pays comme le Burkina Faso en font les frais. En dehors de la pénurie de certains produits de base, on assiste à la flambé des prix d’autres produits de première nécessité comme le blé, le pétrole, le gaz, etc. Dans une analyse sur la situation économique internationale actuelle, la Banque mondiale affirme que l’inflation est de retour et risque de faire des ravages dans la population pauvre mondiale.
«L’inflation est de retour et elle fait des ravages », écrit la Banque mondiale dans une étude qu’elle a publiée en fin mars 2022. La crise en Ukraine en serait l’une des principales raisons. Selon l’Institution, dans les marchés émergents et les économies en développement, cette inflation a atteint un niveau sans précédent depuis 2011 et elle excède désormais les objectifs dans plus de la moitié de ces économies dotées d’un cadre de maîtrise de l’inflation. La guerre en Ukraine aggrave rapidement cette situation. Les prix des aliments et des carburants ont grimpé en flèche, car la Russie et l’Ukraine sont de gros exportateurs de nombreux produits de base, gaz, pétrole, charbon, engrais, blé, maïs et oléagineux notamment. La Banque mondiale souligne que la perturbation des chaînes d’approvisionnement ou leurs ruptures, pourrait exacerber les pressions inflationnistes et entraîner une intensification de la faim et de l’insécurité alimentaire pour les pays à faible revenu.
L’Inflation accentue les inégalités sociales
Les salaires et les transferts de fonds augmentent moins rapidement que la flambé des prix des biens et services. De ce fait, l’inflation peut plus réduire les revenus des ménages les plus pauvres par rapport à ceux des plus aisés. En outre, la plupart du temps, les ménages les plus pauvres n’ont pas accès aux produits financiers pouvant les protéger contre l’inflation, en raison des coûts de souscription ou permanents qui les rendent inabordables. La forte inflation tendra donc à aggraver les inégalités ou la pauvreté, car elle frappe plus durement les revenus et l’épargne des ménages pauvres ou à revenu moyen.
Pour des pays comme le Burkina Faso, cette période que traverse le monde peut rendre davantage la situation catastrophique. La crise sécuritaire auquel le pays est confronté et celle de sous-production agricole qui frappe le monde paysan, font craindre le pire.
Les subventions et la protection sociale pour atténuer les effets sur les pauvres
Pour la Banque mondiale, il existe des solutions politiques possibles. Elle évoque les subventions auxquelles, les gouvernements ont le plus souvent recours pour atténuer l’impact de l’inflation sur les ménages. La Banque mondiale encourage aussi les décideurs politiques à se tourner vers des solutions de protection sociale, telles que les filets de protection sociale ciblés comme des transferts en espèces, des transferts alimentaires et en nature, des programmes de repas scolaires et des chantiers de travaux publics, etc. pour limiter les effets de la hausse des prix sur les plus pauvres. Par contre, elle trouve inquiétant que de nombreux gouvernements envisagent d’instaurer des restrictions commerciales et des interdictions d’exportation pour protéger leurs réserves alimentaires nationales. Des conséquences terribles sur le plan mondial sont à craindre, à cause de ces pratiques.