28 mars 2024
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Apologie de viol en Côte d’Ivoire : La sanction à géométrie variable de la Haute Autorité de la Communication et de l’Audiovisuelle (HACA)

Le présentateur, Yves de Mbella a créé un émoi à travers une capsule malheureuse de l’émission ’’La Télé d’Ici vacances’’ sur NCI le 30 août 2021. À cette émission, l’animateur a demandé à un ancien condamné pour viol de reconstituer un acte de viol en direct. Cette inspiration osée de l’animateur a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Cette mise en scène a créé une vague d’indignation en Côte d’Ivoire et dans le monde. Quoique son mea culpa via sa page Facebook, l’animateur a été suspendu d’antenne pour un mois. Mais la chaîne de télévision, NCI, sort dans cette affaire sans aucune sanction.

Yves de M’Bella a poussé le bouchon trop loin, par cette mise en scène d’un viol et il a présenté ses excuses mais la télévision a aussi failli à sa mission dans cette émission. Sur une chaîne de télévision, pour chaque émission, les responsables ont une idée de ce qui va se passer durant l’émission. Mieux les sujets qui seront traités font l’objet de discussions et de validation.

Le présentateur, Yves de Mbella©infoh24

Ce qui permettra de recadrer l’animateur ou le rappeler tout simplement sur les barrières à ne pas franchir sur un plateau. Dans cette affaire, l’animateur a écopé une suspension d’un mois mais aucune sanction pour la chaîne de télévision.

Pire dans un communiqué de la chaîne de télévision, il est précisé que le programme qui a fait scandale ‘’est une émission de divertissement qui se veut fun avec un traitement des sujets sur un ton léger et humoristique ‘’.

Ce passage dans le communiqué de la télévision NCI, on peut parler d’irresponsabilité car elle considère le vol comme fun. Sinon le directeur des programmes en passant par le réalisateur de l’émission pouvait s’opposer contre un sujet aussi sensible dans un pays qui n’a pas encore cicatrisé certaines plaies.

La mise en scène du scénario©infoh24

Dans une télévision comme celle de NCI, la diffusion d’une émission obéit à des règles. Ce qui nous conforte que la télévision est totalement complice de ce scandale. Le scandale est qu’au moment où le violeur décrivait la manière avec laquelle il agressait les femmes, l’animateur continuait à poser certaines « quand tu leur faisais ça elles jouissaient ? ». Et les coanimateurs riraient à gorge chaude sans chercher à l’interpeller. Partant de là, tous ceux qui ont participé à cette scène sont complices.  

Certes on peut féliciter la Haute Autorité de la Communication et de l’Audiovisuelle (HACA) pour la suspension de l’animateur mais elle n’est pas allée au bout dans sa décision parce que la principale responsable qui est la chaîne NCI n’est pas sanctionnée.

Le siège de la Haute Autorité de la Communication et de l’Audiovisuelle (HACA)©infoh24

Cette affaire est une aubaine pour interpeller tous les acteurs de médias que le traitement de l’information est une valeur cardinale, surtout quand l’on s’adresse à un public sur un sujet aussi profond et rappeler en outre que le sensationnel est le pire ennemi des médias.  

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