26 juillet 2024
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Burkina Faso : Contre la guerre asymétrique et d’extermination des terroristes, ayons pour seule réplique la guerre totale (Me Hermann Yaméogo)

Ceci est une réflexion de Me Hermann Yaméogo concernant la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso. Selon lui, le président Paul Henri Sandaogo Damiba doit déclarer la guerre totale contre les terroristes.

Les terroristes eux piétinent le droit, les lois de la guerre autant que les prescriptions morales et même religieuses. Leur objectif c’est l’anéantissement de notre monde pour y substituer le leur. Le message présidentiel doit expliquer que nous sommes obligés d’évoluer dans nos stratégies, en nous émancipant de la guerre d’usure pour nous engager dans la guerre sans partage, la guerre absolue et totale impliquant la mobilisation de toute la population. A Seytenga analysant les conditions horribles des tueries des civils, le président Damiba l’a lui-même reconnu: nos forces combattantes ne peuvent seules endiguer les maléfiques attaques de ces monstres.

Il faut immédiatement en tirer les conclusions et changer de paradigme dans cette guerre.

Le peuple doit être mobilisé. Ceux qui ne combattront pas au front participeront à l’effort de guerre à l’arrière. L’histoire regorge d’exemples ou c’est par ce moyen que des peuples ont pu vaincre la cruauté conquérante d’hommes sans foi ni loi.

Mais attention, une chose est de décréter la mobilisation populaire et une autre est d’en obtenir l’adhésion. Il va falloir mieux intégrer cette irrépressible esprit de solidarité africaine notamment avec le Mali et cette volonté d’indépendance populaire aux multiples plans politiques, économiques, monétaires, diplomatiques et militaires pour réunir les meilleures conditions de cette adhésion.

Le président Damiba se tenant courageusement à équidistance du jeu souvent perfide des hégémonies internationales, doit annoncer clairement que notre volonté d’anéantissement de l’ennemi, et de défense de nos intérêts nationaux est totale et désormais notre seule priorité.

Cela naturellement nous obligera à reconsidérer dans l’intérêt de la survie collective et de la légitime défense nationale, les obstructions morales, juridiques et politiques qui greffent en temps normal l’option du recours à la violence.

Nous devrions au plus vite admettre l’urgence, d’abandonner nos égoïsmes et conforts habituels pour nous faire à l’idée de la contagion des domaines de la politique, de l’économie , de la justice, de la société, de la diplomatie et des médias par la guerre.

Cette situation inscrit dans les faits une suprématie du militaire sur le politique, non pas que cela soit dans l’ordre naturel des choses,  mais parce que la situation de guerre l’impose et que les militaires quoi que tributaires eux aussi d’égarements envers la république, doivent assumer jusqu’au bout la responsabilité du 24 janvier 2022.

L’autre conséquence du nouvel état étant aussi une « mobilisation totale » de nos unités de productions et autres ressources pour l’effort militaire. 

Cette mobilisation ne serait pas totale si en plus des efforts de l’État, il n’était pas fait appel à tous, pour doter nos forces combattantes des technologies militaires adaptées au type de guerre qui nous est imposé et capables de répliquer en double aux massacres dont nos ennemis se repaissent contre nos populations civiles.

Le gouvernement d’union nationale et de guerre totale doit être opérationnalisé.

Il importe de former un tel gouvernement pour en finir avec les récréations politiques, couper court aux rumeurs de coup d’État cultivés de façon maladive et activer la mobilisation nationale contre l’ennemi. Le nombre de ministres devra être réduit et les salaires rabattus. Les départements ministériels devraient être créés principalement en configuration des nécessités de la guerre.

En tout cas peut- être faudrait-il au nombre des innovations procéder à un réaménagement des ministères de souveraineté pour plus d’efficacité. Il pourrait être crée dans le même esprit d’adaptation des structures spécifiques et fait recours à des recrutements temporaires de fonctionnaires.

La loi d’habilitation autorisant le pouvoir à légiférer par ordonnances dans le cadre des « sujétions liées aux nécessités de la défense nationale », offre une large palette de mesures susceptibles de faire l’affaire en lançant la machine.

Mais la mesure la plus urgente qui logiquement permettra d’entrer résolument dans la guerre totale reste la grâce relative aux faits politiques suivie de l’amnistie pourvoyeuse de cette union sacrée sans laquelle la guerre restera toujours envasée. Le retour des exilés, la libération  des militaires détenus, le rappel des radiés et leurs prise en compte dans la mobilisation, voilà qui peut redonner du baume au cœur des jeunes au front et changer favorablement la donne. On ne devrait logiquement pas lanterner sur toute mesure pouvant un tant soit peu atténuer les massacres de nos populations.

 Il y’a ensuite le financement de la guerre. C’est une exigence qui pourrait conduire à la création d’une taxe ad valorem sur les biens de luxe (automobiles, instruments de musique, meubles, bijoux  horlogerie, etc.), à la vente de quelques superficies du domaine foncier de l’État, à la majoration des revenus de l’État, du secteur minier, à l’activation du levier de l’endettement.

Enfin qu’est-ce qui empêche de procéder à la modification de la loi de finance en cours par un collectif budgétaire pour tenir compte des éléments nouveaux majeurs induits par la guerre ? Si d’habitude des faits imprévus qualifiés d’urgents ont pu justifier des lois de finances rectificatives ce n’est tout de même pas je pense la guerre contre les terroristes qui poserait problème.

Voilà quelques pistes non limitatives de sources possibles de financement de la guerre.

Il avait été donné 5 mois pour une appréciation des efforts déployés pour combattre les terroristes. Franchement comme qui dirait il faut quitter dans ça !

Ce cap est dépassé. Nous sommes à celui où l’on doit sonner le tocsin pour la guerre totale et même l’hallali, pour certain que nous n’aurons d’autre alternative que la curée en précipitant la défaite de ces maudits aux attaques lucifériennes. C’est notre devoir patriotique. C’est le tribut que nous devons aux ancêtres, aux devanciers qui ne nous ont pas légué ce pays, souvent au sacrifice de leur vie, pour que nous le laissions ainsi taillé en pièce par des prédateurs visibles et invisibles en connivence et décidés à s’en partager les lambeaux.

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