10 juin 2025
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Niger : Une transformation profonde et structurelle de l’économie en marche

Le Président Mohamed Bazoum ambitionne, dans la continuité de l’action de son prédécesseur d’engager la transformation sociale et économique de son pays. Cette ambition repose essentiellement sur trois piliers : l’amélioration du capital humain ; l’amélioration de la gouvernance dans toutes ses dimensions et la transformation de l’économie nationale.

Le ministre des finances, Ahmat Jidoud fait partie des jeunes qui portent le programme du Président Bazoum (DR)

« Il s’agit de renforcer le système de mobilisation des ressources et d’assainir la dépense publique pour plus d’efficacité de l’action gouvernementale ». Affirme le ministre des finances, Ahmat Jidoud, dont le département a pour mission « de mobiliser et gérer les ressources nécessaires au financement du programme du Président de la République. « Pour atteindre les objectifs, nous avons engagé les régies de recettes (impôts, douanes, etc.) sur des contrats de performances. » Ajoute-t-il. Cela s’accompagne d’un processus de dématérialisation des actes et procédures de collectes des recettes à travers la digitalisation et d’une rationalisation des exonérations fiscales. L’on peut ajouter l’instauration de la facture certifiée et le maillage fiscal du territoire grâce à la création de centres des impôts dans les zones à fort potentiel. Toutes ces réformes ont permis en une année, l’augmentation des recettes propres du pays de 7%. Cette augmentation intervient après une année 2020 assez éprouvante liée à la Covid-19 qui a fait perdre au pays plus de 200 milliards de francs CFA de des recettes.

80 milliards de FCFA pour soutenir l’inclusion financière

Comme dans la plupart des pays de la sous-région, l’économie nigérienne repose essentiellement sur le secteur informel avec un faible taux de bancarisation (entre 20 à 23% en 2022). Pour accompagner ce secteur informel, l’Etat a créé des fonds spécifiques. On peut citer entre autres, le Fonds d’inclusion financière de plus de 80 milliards de francs CFA et le fonds d’investissement pour la sécurité alimentaire.

le ministre de l’Agriculture Dr Alambedji Abba Issa (DR)

L’agriculture et l’élevage constituent des secteurs qui mobilisent la grande majorité des Nigériens. Cependant, ces secteurs ne parviennent pas assurer la sécurité alimentaire. Pour ce faire, le Programme présidentiel a retenu la poursuite et le renforcement de l’Initiative « 3 N » (les Nigériens nourrissent les Nigériens) qui prévoit l’accroissement de la production agricole ; l’approvisionnement producteurs en intrants et semences améliorées et le développement des chaines de valeur à travers des pôles industriels pour la transformation des produits agricoles.

Selon le ministre de l’agriculture, Dr Alambedji Abba Issa, la campagne hivernale a été déficitaire de 40% en 2021 du fait de la mauvaise pluviométrie. Pour la campagne en cours, l’Etat a dégagé 20 milliards FCFA (contre 11 milliards en 2021) pour l’acquisition de 10 mille tonnes de semences améliorées et 10 mille tonnes d’engrais. Pour accompagner les efforts de l’Etat et dans l’optique de rendre les engrais accessibles à prix abordables, le gouvernement a décidé de l’exonération d’impôts, l’importation et la vente de ces intrants avec une subvention de 50% pour les ménages vulnérables. Outre ces efforts sur le budget de l’Etat, environ 75 à 80 milliards de francs CFA sont investis par an dans l’agriculture à travers divers projets et programmes soutenus par des partenaires du Niger.

Kandadji : plus de 900 milliards FCFA pour aménager 6000 hectares

S’agissant de l’agriculture de contre-saison, le Niger mise sur de grands barrages hydro-électriques et agricoles comme celui de Kandadji. L’Agence du barrage de Kandadji est directement rattachée à la présidence. Selon son directeur général, Amadou Harouna, plus de 900 milliards de francs CFA seront mobilisés pour l’aménagement de plus de 6000 hectares et plus de 130 Mégawatts d’électricité. Le projet entrainera le déplacement de plus 60 000 personnes au Niger et au Mali et de plusieurs villages dont un chef-lieu de commune. Plus de 10 000 personnes ont déjà été déplacées pour plus de 38 milliards de francs CFA de dédommagements. Selon le Directeur Général, le financement de l’ensemble du projet est pratiquement bouclé.

Face à la flambée des prix des denrées de première nécessité dans presque tous les pays de la région, le gouvernement nigérien a décidé de la mise en place d’un stock de sécurité de 80 milliards de francs CFA pour permettre d’acquérir, de vendre à des prix abordables et de distribuer gratuitement des vivres à des ménages vulnérables.

Faire du Niger un pays pétrolier à l’horizon 2025

Le Niger est aussi un pays minier dont l’uranium est jusque-là le produit de référence. Il est aussi un producteur de pétrole avec 20 mille barils par jour entièrement raffinés par la Société de raffinage de Zinder (SORAZ). Le Ministre du Pétrole, Sani Mahamadou, rencontré en son cabinet le 9 juin 2022, dévoile les grandes ambitions du Niger en matière de production pétrolière. Sur les 20 000 barils, « la moitié de la production est destinée à la consommation nationale et l’autre moitié à l’exportation. Toutefois, au regard des difficultés actuelles d’approvisionnement à l‘échelle internationale, le gouvernement nigérien a décidé de suspendre les exportations en vue de constituer un stock de sécurité pour garantir la disponibilité des produits pétroliers pour les populations ». Affirme-t-il.

Sani Mahamadou, ministre du pétrole (DR)

Avec des réserves estimées à plus de 800 millions de barils, le Niger entend renforcer ses capacités de raffinage et construire le plus long pipeline d’Afrique (Niger-Bénin-Togo), estimé à de plus 2 000 km. Actuellement, le pétrole représente moins de 5% du Produit intérieur brut (PIB). L’objectif du ministère du pétrole est d’atteindre 25% à l’horizon 2025 et 12% en termes de création d’emplois. En 2018, la Sonatrach a découvert un nouveau bassin pétrolier à Kafra au nord du pays à la frontière avec l’Algérie. Bientôt, ce basin entrera en production.

En vue de traduire la volonté du Président Bazoum de de faire du Niger un pays pétrolier, d’autres explorations se poursuivent dans plusieurs régions du pays.

Outre l’augmentation de ces capacités de production nationale, le Niger a relancé les discussions avec les pays concernés, le projet du gazoduc transsaharien devant relier le Nigéria à l’Algérie pour l’exportation du gaz nigérian. Ce projet devra mobiliser plus de 15 milliards de dollars US d’investissements.  

Par Boureima OUEDRAOGO, Envoyé Spécial

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