Samuel Kalkoundo, président du MPAP (Mouvement pour la culture de la paix et l’amour de la patrie) s’est prononcé sur L’InfoH24.Info sur le remaniement ministériel survenu le 3O juin 2021, à quelques jours de l’appel à manifester lancé par l’opposition politique le 3 juillet 2021. Pour lui « il est temps d’inviter l’opposition à revenir au débat »
L’InfoH24.Info : Etes-vous satisfait du remaniement ministériel ?
Samuel Kalkoundo : Il faut dire que le président du Faso, a entendu le cri de cœur, en ce sens qu’au lendemain de l’attaque de Solhan, nous demandions aux responsables des ministères de la Défense et de la sécurité , d’en tirer les conséquences relatives aux éventuels échecs.
En conséquence, je constate que les ministères de la Défense et de la sécurité, ont connu de nouveaux visages, et de surcroit, le président du Faso a porté son habit de chef suprême des armées. Il a la charge du ministère de la Défense, ce qui sous-entend que la question sécuritaire lui tient à cœur.
Maintenant, il est entièrement responsable de la situation, il ne doit plus accuser quelqu’un d’autre, si bien qu’il mettra tout en œuvre pour que nous sentions les résultats sur le terrain, mais aussi sur le plan diplomatique. Il faut le dire, il faut être franc avec la France qui doit soit dégager, ou utiliser les moyens qu’elle a pour nous montrer comment exterminer les colonnes de terroristes.
L’InfoH24.Info : Quelles sont les nouvelles missions dévolues aux nouvelles têtes qui sont rentrées au gouvernement ?
Samuel Kalkoundo : Le ministre délégué en charge de la défense doit prendre langue avec les chefs de corps dans tous les domaines, non seulement avec les généraux, mais aussi avec les officiers supérieurs qui sont dans les garnisons ; il faut s’y rendre et être dans les ténues de combat. Aussi, les indemnités qui doivent être versées aux militaires au combat pissent être augmentées ; nous avons lu à travers la presse, que c’est 5000 Fr et c’est avec cette somme qu’ils doivent se nourrir : c’est inadmissible. Le temps de réactivité doit être court, puisque c’est le temps des accords qui occasionne des tueries en masse, donc pas d’assistance, il faut directement être sur le terrain.
Entre autres, il faut recenser les forces de l’ordre et les VDP qui ont été tués et occuper de leur famille. Ceci permettra à ceux qui vont combattre d’avoir un esprit aguerri ; si tu penses que les familles des défunts souffrent, cela ne te donne pas le courage, même si tu es patriote. Il faut se pencher sur cette situation de façon rapide. Mais aussi inviter l’opposition à revenir au débat, car c’est quand on est uni qu’on peut vaincre le terrorisme.
L’InfoH24.Info : Vous s’attendiez-vous à ce que certains ministres viennent de l’opposition ?
Samuel Kalkoundo : Franchement, ce n’était pas possible. En dehors du Dr Ablassé Ouédraogo, qui s’est démarqué et qui pouvait rentrer dans le gouvernement, l’opposition de Eddie Komboigo ne pouvait pas ; ils sont dans une posture politicienne, ils ne veulent pas être comptables des futurs échecs pour pouvoir montrer qu’ils peuvent prendre la relève.
Ce que la population espérait, c’est les rumeurs sur des investissements de certains membres du gouvernement au Mali, en Côte d’ivoire et aussi au Sénégal, il va falloir que le président pousse un peu ; si c’est avéré que le président est au courant, ce n’est pas bien ; mais aussi appelés les ministres à ne plus être arrogants.
L’InfoH24.Info: Vu les responsabilités du chef de l’Etat n’était-il plus simple de laisser un militaire assumer la responsabilité de la défense ?
Samuel Kalkoundo : Le président reste dans la logique de l’insurrection et du CNT qui disait qu’on ne veut pas d’un militaire dans le gouvernement , et l’histoire montre que Yéro Boli a été l’un des meilleurs ministres, donc le président du Faso a voulu s’assumer en tant que garant suprême de la sécurité, raison pour laquelle, il a mis un technicien de la sécurité à côté.
L’InfoH24.Info : Le premier ministre, lui reste ?
Samuel Kalkoundo : Le premier ministre a dit qu’il n’a pas de stratégie, mais c’est bien lui qui va conduire ce gouvernement. C’est comme si dans les 20 millions on n’a pas quelqu’un d’autre. Pourtant, il peut servir en tant que conseiller, et s’il est guerrier comme l’a dit Simon Compaoré, il pourra apporter sa touche particulière de guerrier. Nous aurions souhaité qu’il parte, il devrait se reposer ; c’est vrai qu’il travaille bien, mais il devrait se reposer. Le président du Faso devrait profiter faire le nettoyage, un bouleversement, il allait sortir grandi et adulé par la population. Mais c’est déjà bon, il faut qu’il fasse ce qu’il a promis, notamment, la commande exceptionnelle des armements, la coordination des VDP et le fait que les militaires doivent dans les casernes pour renforcer la stratégie.
L’InfoH24.Info : Allez-vous lancer l’appel au soutien du président du Faso ?
Samuel Kalkoundo : Nous ne cesserons de lancer un appel pour le Burkina Faso, nous n’avons qu’un seul pays, une seule nation, nous n’avons pas de maison au Canada et notre salut réside dans l’avenir de ce pays. Nous allons faire un appel patriotique à tous les fils et filles de ce pays, de faire bloc autour du président du Faso pour bouter hors d’état de nuire les terroristes, ensuite on se battra pour les choses politiques.
L’InfoH24.Info : Allez-vous demander à l’opposition à surseoir aux manifestations ?
Samuel Kalkoundo : Personnellement, je ne souhaiterai plus qu’il y ait une manifestation de l’opposition. Par contre, que la société civile qui souhaiterait le faire, le fasse silencieusement, mais en exigeant un soutien aux VDP, aux militaires et en exigeant le départ des forces françaises qui ont des engins qui permettent de voir des colonnes des terroristes, mais qui ne les voient pas.