18 avril 2024
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Génocide Rwandais : Le Rapport Duclert enfonce la France

L’équipe d’historiens dirigée par Vincent Duclert sur la politique française au Rwanda entre 1990 et 1994 a remis un rapport au président de la république française Emmanuel Macron. Ce rapport pointe du doigt « les responsabilités lourdes et accablantes » de la France dans la tragédie rwandaise.

Le rapport commandité par Emmanuel Macron à l’équipe des 14 historiens conduits par Vincent Duclert est tombé. Ce document «explosif» a levé un coin du voile sur la responsabilité ou la culpabilité de la France au Rwanda dans le massacre de la minorité Tutsi d’avril à juillet 1994. Vincent Duclert et ses collègues n’ont pas épargné François Mitterrand, alors aux commandes de la toute puissante France, et qui entretenait une relation directe et personnelle avec son homologue rwandais Juvénal Habyarimana.

«Responsabilité et non complicité», telle est la précision de taille que mentionne le document, auquel un des responsables français de l’époque, Hubert Vedrine, fait échos en saluant un «rapport honnête », mais pointant des erreurs factuelles et chronologiques. Concernant ce rapport, sur RFI, François Graner, membre de l’association Survie, co-auteur du livre L’État français et le génocide des Tutsis (Éd. Agone, 2020) reconnaît le travail important de recherche dans les archives. Mais pour lui, le rapport ne fait pas de grande révélation. Il attend toujours que la justice puisse enquêter en profondeur sur le sujet.

Malgré les multiples tentatives de ces prédécesseurs, il a fallu attendre 2019 avec le président Macron pour voir par  la création de cette commission Duclert pour que la France se penche encore sur l’implication réelle ou supposée de ses autorités politiques et militaires dans cette tragédie rwandaise.

Si dans ce rapport, les conclusions sont évasives concernant l’association de la  France à l’entreprise génocidaire, il a cependant pointé du doigt l’attitude des autorités françaises qui ont explicitement fermé les yeux sur les prémisses du génocide. Mieux, la commission a noté aussi la responsabilité du président François Mitterrand au régime en place d’alors malgré les diverses alertes lancées sur la radicalisation d’une partie du régime hutu. Ce qui nous permet de dire que la responsabilité de la France est engagée parce qu’elle n’a pas voulu prévenir le génocide.

Cependant, elle n’a pas été complice des tueries de masse perpétrées pendant les cinq mois de tragédie. Et pour certains analystes, la production de ce rapport est un pas de franchi dans la recherche de la vérité sur les crimes commis au Rwanda. Elle peut  servir de déclic pour réchauffer les relations entre les deux pays en froid depuis un bon moment.

Il reste à savoir si ce document suffira à satisfaire totalement les autorités rwandaises qui souvent ont apprécié la volonté affichée du président Emmanuel Macron à rompre avec les veilles méthodes du passé. Les mois à venir nous situerons si ce nouveau rapport permettra aux deux pays de décrisper la situation.

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