27 juillet 2024
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Insécurité à l’Est : Capturé par des HANI, il doit sa vie à la lecture du Coran

Jeune originaire de la province de la Tapoa dans la région de l’Est, capturé par les HANI (hommes armés non indentifiés), il aura eu la vie sauve grâce à la lecture du Coran.

Nous l’appellerons Soulyemane (ndlr : nom d’emprunt). Jeune, originaire de la province de la Tapoa dans la région de l’Est, il travaille dans l’humanitaire depuis bientôt plusieurs années. Ce qui aura marqué Souleymane durant sa petite carrière, c’est la grande frayeur qu’il a eue ce jour d’avril 2019. N’eût été sa connaissance de la lecture du Coran, il serait passé de vie à trépas. Le témoignage est saisissant.

C’était un matin comme tant d’autres, en pleine période du jeûne musulman que Souleymane a quitté la ville de Fada N’Gourma à moto pour rallier un village de la province de la Tapoa pour une mission.

Au bout de trois heures de route, Souleymane arrive à destination. Il doit avoir une séance de sensibilisation au profit des groupes de villageois. Arrivé donc, il trouve les participants déjà rassemblés et qui l’attendaient pour la circonstance.

Après l’installation de la logistique, il débute sa sensibilisation. Tout se serait bien passé au cours de la séance. Les interactions avec les villageois étaient au rendez-vous. Au bout de quelques heures, Souleymane parvient à évacuer l’ensemble des modules qu’il devrait dispenser. La mission est terminée; il doit replier sur Fada N’Gourma.

Face-à-face avec des HANI

Après la désorganisation de la logistique, il enfourche sa moto et démarre pour le bercail, Fada. Sur le chemin du retour, après plus de deux heures de circulation, un groupe d’hommes armés non identifiés (HANI), enturbannés et armés de Kalachnikovs surgit de nulle part, tout en braquant leurs armes sur Souleymane. Ils lui ordonnent de descendre. Pris de frayeur, Souleymane veut rebrousser chemin, mais l’un d’eux l’en dissuade.

Il se débarrasse de sa moto, les mains en l’air, il avance vers le groupe d’enturbannés. Le chef du groupe lui demande sa provenance. L’infortuné lui répond qu’il revient d’une mission de sensibilisation dans un village. Le chef lui demande à nouveau s’il travaille pour l’administration. Non ! rétorque Souleymane : « Je travaille dans l’humanitaire » dit-il.

Séance tenante, le chef de groupe fait sortir un gros foulard de sa poche et le tend à Souleymane pour qu’il se couvre la tête. Ordre que Souleymane exécute très rapidement. Un autre membre du groupe récupère la moto de Souleymane aveuglé par le foulard et lui demande de monter derrière.

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Ils démarrent tous ensemble et prennent une direction inconnue. Souleymane soutient qu’à ce moment précis il ne pensait qu’à sa femme, son enfant et ses géniteurs. Pour lui, c’était fini.

Au bout de quelques heures de route, le convoi s’arrête. L’homme qui a remorqué Souleymane lui demande de descendre de la moto. toujours aveuglé par le foulard, Souleymane s’exécute. On lui retire par la suite le foulard de la tête. Souleymane comprend qu’ils sont en plein milieu d’une forêt et se rappelle à cet instant qu’il a jeûné.

Avec courage, Souleymane demande au groupe une bouilloire pour faire ses ablutions et rompre son jeûne. Le chef du groupe, sur le champ lui demande s’il est musulman. Souleymane répond par l’affirmative. Pendant un moment, les hommes armés se regardent et expriment un certain étonnement. Ils se mettent à parler un dialecte que Souleymane dit ignorer.

Il échappe à la mort grâce au coran

Le chef du groupe va lui-même chercher la bouilloire et la tend à Souleymane pour ses ablutions. Les malfaiteurs, l’imitent également par la suite. Souleymane explique qu’ils ont rompu le jeune ensemble avant de faire la prière, ensemble. Mais, il soutient que durant toute la prière, il demandait à Dieu d’être épargné, car il avait peur d’être exécuté.

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Après la prière, le chef fait signe à un de ses compagnons d’apporter un Coran à Souleymane pour, vraisemblablement, le tester. Il lui ordonne la lecture d’un passage. Souleymane s’exécute et ne rencontre pas de difficulté à lire correctement le passage choisi. Les ravisseurs l’interrompent et se mettent à échanger entre eux pendant un instant. Au bout de quelques minutes, le chef lui demande, s’il reconnaitra le chemin pour rallier Fada, s’il est libéré.

Sans réfléchir, Souleymane répond par la négative. Alors, le chef du groupe lui demande de remettre son foulard pour ensuite le suivre. Très rapidement, Souleymane s’empare du foulard et se couvre à nouveau la tête avec l’aide d’un autre ravisseur. Le chef s’empare de la moto de Souleymane et lui demande de monter. Ils roulent pendant des heures, et au bout d’un moment, ils s’arrêtent, et demandent à Souleymane de descendre. On lui demande d’enlever le foulard couvrant son visage. Souleymane enlève effectivement le foulard et s’aperçoit qu’ils sont à l’endroit où les djihadistes lui avaient posé le guet-apens.

Le chef djihadiste lui remet sa moto et lui ordonne de filer immédiatement. Souleymane raconte que c’est ainsi, il a échappé à la mort. Dans sa narration, il souligne que la question posée par le chef du groupe armé, s’il reconnaitrait le chemin du retour tout seul était en fait une question piège. Selon lui, « si j’avais donné une autre réponse, ils m’auraient buté ».

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