29 mars 2024
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Sahel : « On va rester présent sous une forme différente », Luc Hallade, ambassadeur de France au Burkina Faso

L’Info24.Info a posé quelques questions à Luc Hallade, ambassadeur de France au Burkina Faso, relatives au départ de la force Barkhane du Sahel et l’accusation d’échec des forces françaises dans la lutte contre le terrorisme en zone sahélienne. C’était le 24 juin 2021, à Ouagadougou.

L’Infoh24.info : Avec le départ futur de Barkhane, les forces des pays sahéliens doivent-elles occuper la place ?


Luc Hallade : Ce n’est pas exactement ça, la force Barkhane a effectivement fait des opérations seule, elle a aussi fait des opérations conjointes avec les forces des armées nationales, mais aussi avec la force conjointe des pays du G5-Sahel. L’idée globale aujourd’hui, c’est que cette force Barkhane doit être transformée et va probablement changer de nom au demeurant, ce sera une nouvelle opération. La vision générale, c’est de dire que la responsabilité première est d’abord dans les mains des Etats concernés et que c’est à eux, à leurs forces de défense et de sécurité de pouvoir faire le job.

Luc Hallade, ambassadeur de France au Burkina Faso

Alors, on ne va pas les abandonner, on va quitter le sahel, parce qu’on change le format de l’opération ou l’appellation du mode d’opération… tout simplement , il souhaite faire en sorte que les armées nationales et la force conjointe du G5 Sahel soient à même d’affronter les menaces terroristes de manière autonome et d’autant que cela se peut, y compris en terme d’accompagnement, d’équipement et même d’accompagnement au combat ; c’est ce qui va changer et qui est en train de se décider au plus haut niveau entre la France et ses différents partenaires. Quand je dis partenaires, c’est évidement au premier chef les pays du G5 Sahel, mais aussi les autres partenaires internationaux, donc, réarticuler une opération extérieure en opération de soutien aux armées nationales et les armées du G5 Sahel.


L’Infoh24.info: Lorsque vous entendez parler de l’échec de la France aux côtés de ses partenaires, dont le Burkina Faso, en matière de lutte contre l’insécurité, qu’est-ce que cela suscite en vous comme réaction?


Luc Hallade: Alors, je veux bien qu’on ait failli et qu’on puisse nous accuser d’avoir failli en terme de soutien, on a fait ce qu’on a pu ; et je ne crois pas qu’il ait beaucoup de pays qui puissent en faire autant. En outre, je ne sais pas quel pays peut dans ces circonstances décider d’assumer la responsabilité d’accompagner les pays sahéliens dans cette lutte contre les terroristes.
On a déployé plus de 5000 hommes sur le terrain pendant plusieurs années, cela fait maintenant 8 ans, que l’opération Serval, puis Barkhane ont commencé. Je pense qu’on y a laissé aussi malheureusement quelques soldats, et donc, ça veut dire qu’on a été très présent dans les pays sahéliens.

Maintenant la décision politique a été prise conjointement ; cela ne c’est pas passée brutalement, ça été annoncée à Pau, puis à N’Djamena, à l’occasion des sommets avec les pays du G5-Sahel? Qui est de confier la responsabilité première aux pays de faire de cette lutte anti-terroriste la leur. Evidement sans les abandonner encore une fois, en les accompagnant sur le terrain, en terme de formation , d’équipements de combat. On va rester présent sous une forme différente.

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